« Les histoires de la baraque » de Thierry Lefèvre chez Lansman Editeur
- 3 nov. 2018
- Par Dashiell Donello
- Blog : LES DITS DU THÉÂTRE Dashiell Donello

C’était une construction d’avant d’avant l’avant
Les histoires de la baraque semblent venir d’une encre sympathique qui se lirait dans un autre monde, pour mieux raconter ici-bas. C’était une construction d’avant d’avant l’avant. Imaginez un chemin en virgule qui au rond-point de l’exclamation s’interroge : « l’histoire de Paco tu la connais ? C’était une langue de chant avec des bouts d’ici ». Imaginez que l’on vous accompagne, avec des mots qui dansent, pour adoucir un conte qui se fane et renaît. L’euphonie de la langue de Thierry Lefèvre, de l’écrit à l’oral, fait vibrer tous nos sens. La chaleur nous vient d’une main gauche (celle du cœur) qui se glisse dans une blessure. Imaginez la phrase qui garde des bêtes à : « l’a-pic du bout de la crête ». Verlaine aurait aimé : « j’entends que ça flute sur le caillou là-haut ».
Pour inventer son pays Thierry Lefèvre se fait : « pourvoyeur de bazar, filateur de nulle part ». Peu importe qu’il soit un peu fou et qu’il lui manque un bout : « j’étais l’âne Elle la belle. On m’appelait l’âne à Belle »
Les histoires de la baraque savent nous conter l’impossible, en costumes de chimère. À la fin de la lecture, notre lucidité vient de l’éclosion de huit nouveaux pays chantés, à la vie à la mort. Pour tous les amateurs de théâtre et de poésie, c’est une lecture qui vaut que nous chantions avec Verlaine : « et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux ».
Les histoires de la baraque de Thierry Lefèvre
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