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Billet de blog 7 novembre 2016

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Monologue du nous de Bernard Noël, une révolution désespérée

« Nous » pronom personnel de la première personne du pluriel est aussi l’esprit ; la partie la plus haute, la plus divine de l’âme dans la Grèce antique. Il s’emploie aussi comme un je dans un discours d’homme d’État, ou d’une personne qui fait autorité dans son pays. Nous c’est vous, c’est toi, c’est moi. Bernard Noël monologue son récit politique, dans un ciel couvert de ténèbres désespérantes.

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Illustration 1

Trouver dans l’action, la raison au-delà des sentiments. Vivre, l’oubli lucide de cet au-delà, dans l’exercice même de l’illusion perdue. Se croire plus fort ensemble dans cette perte. Douter dans l’évocation du  mot « sacrifice ». Reconnaître dans la provocation un reproche.  Dire « Nous » pour affirmer le je contestataire. Hésiter dans le traitement d’un otage. Poser la question : négocie-t-on avec l’ordre ? Voilà dans quoi nous sommes avec Bernard Noël.

Son Nous, de son point de vue, serait-il le point culminant de la tragédie contemporaine ? Lui faut-il la fable pour chanter la révolution d’un monde auquel « Nous » ne croyions plus ? Le sacrifice du Nous est-elle une arme efficace, ou un refuge nihiliste ?  Soyons solidairement désespéré ! Parlons de nous comme une personne. Allons à la révolution sans aucun espoir possible ! Le suicide gratis est l’acte politique par excellence ; et la seule philosophie contre un régime libéral. 

La violence oui. La vengeance non. Car l’acte terroriste est aussi l’enfant du système. Qui a-t-il sous ce masque idéologique ? 

C’est l’attentat final, groupons-nous et demain la protestation sera exemplaire. Semble nous dire ce groupe révolutionnaire façon « action directe ». Alors que nous reste-t-il ? Charger nos corps comme un obus, avec la peur de mourir pour rien. Posons-nous bien cette question avant d’endormir la méfiance, d’épuiser la révolution et d’en finir à jamais : Nous est-il encore un pronom solidaire ?

Bernard Noël comme toujours sait faire parler les mots. Mais son monologue sans dialogue, est-il une bonne chose pour la scène ? Nous en doutons. Nos quatre comédiennes ont bien du mal à figurer, à la troisième personne du pluriel, un Nous convainquant. Tant la mise en scène de ce choeur, peine à prendre son essor. 

*Monologue du nous Bernard Noël

POL Éditions   

http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-3653-2

Du 4 au 13 novembre 2016 

Monologue du nous de Bernard Noël à la Maison des métallos (Paris)

Maison des métallos

94 rue Jean-Pierre Timbaud

Paris 75011

Contact : info@maisondesmétallos.org

billetterie 01 47 00 25 20

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