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Constance quitte Walter qui ne la baisait pas bien. Elle désir George qui aime les jambes de Connie : « Tes jambes m’ont manqué, Connie ». Cela se passe chez lui dans sa caravane. Les deux amants encouragent leurs relations en buvant force verre de whisky. Georges parle comme un poète aux yeux de Constance : « J’aimerais te fouetter avec ma ceinture sur les jambes, le cul, les cuisses. J’aimerais te faire trembler et pleurer et quand tu tremblerais et que tu pleurerais, je te la mettrais bien amoureusement ». Mais Constance n’aime pas ce que lui demande George : « J’ai pas envie de ça, Georges. Tu m’as jamais parlé comme ça avant. T’as toujours été correct avec moi. ».
Cette courte nouvelle de Bukowski est : « l’histoire brève d’un désir partagé qui pourtant échoue cruellement entre deux êtres qui se retrouvent. Cette nouvelle servira de cœur à la pièce. Dans une démarche minimaliste, nous ne chercherons pas à raconter plus que cette histoire rudimentaire », nous dit le metteur en scène.
Une démarche minimaliste
Si Gaël Leveugle ne cherche pas à raconter plus, nous voyons plus loin, au-delà des mots. La force de cette création est transdisciplinaire : de l’acrobatie, de la chanson, de la danse, de la musique dans un espace théâtral où la vie est un texte.
« De cette histoire minimale, nous allons garder l’ossature première, faite de temps et de tout ce que la vie joue à notre place. Nous allons tourner l’objet comme on tourne un bouchon de carafe entre nos doigts, en prenant le temps d’observer toutes les facettes et tous les reflets (…) L’ambition, dans la ligne des projets précédents, est de creuser des esthétiques qui proposent une expérience du corps, de sa culture et de son identité. Je remarque que les esthétiques provenant du marketing ou de la communication, qui sont par nature des esthétiques de conditionnement, sont ultra majoritaires dans l’espace collectif et qu’elles s’attaquent principalement au corps. Il y a là dans l’imagerie collective un espace chaud, et un enjeu politique premier à proposer autre chose ».
Cette autre chose agit sur nous. Nous avons peur pour les cervicales des interprètes, quand ils tombent de haut, de manière répétitive, sur matelas de gymnastique. Nous pensons à Pina Bausch, puis l’instant d’après une chanson nous ouvre l’univers de Pedro Almodóvar d’une façon corporelle autre.
Avec la nouvelle, il y a d’autres textes de Bukowsky, des poèmes et chansons comme autant de points de vue possible. Dans un univers sonore de Jean-Philippe Gros et musical de Pascal Battus, donnant à l’espace des voix et des présences à la lumière-objet de Pierre Langlois. Les corps des interprètes sculptent l’histoire à l’envi. Avec la liberté expressionniste de Nouche Jouglet Marcus et les acteurs-marionnettes (Kleist *), Gaël Leveugle et Julien Defaye, qui font des trous dans les dialogues d’une célébration, où tout est théâtre.
* Kleist : Essai sur le théâtre des marionnettes (Über das Marionettentheater)
Mise en scène, scénographie : Gaël Leveugle
Interprétation : Nouche Jouglet Marcus, Julien Defaye, Pascal Battus, Gaël Leveugle
Musique : Pascal Battus
Diffusion Sonore : Jean-Philippe Gross
Lumières : Pierre Langlois
Régie générale : Frédéric Toussaint
Conception, construction des éléments scéniques : David Yelitchitch (Yet) et Erwan Tur
Assistante à la mise en scène et à la scénographie : Louisa Cerclé
Production, diffusion : Élodie Couraud
En tournée :
ACB - Bar-le-Duc (55) : 26 FÉVRIER
Transversales - Verdun (55) : 28 FÉVRIER
Théâtre Ici & Là - Mancieulles (54) : 4 ET 5 AVRIL
La Filature http://www.lafilature.org