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Billet de blog 9 juin 2016

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Le Festival Latitudes Contemporaines, l’art dans tous ses états

Le Festival Latitudes Contemporaines est, depuis 2003, le reflet des arts vivants de Lille Métropole Courtrai. Maria Carmela Mini, François Frimat et l’équipe de Latitudes contemporaines, nous ont concocté cette année une programmation d’un très haut degré d’exigence.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Kate Moran ©DR

Du 1er au 17 juin 2016 des artistes internationaux tels qu’Angelica Liddell, La Ribot, Miet Warlop, Nadia Beugré, Kate Moran, Yuval Rozman, Michelle Ellsworth, Laetitia Dosch, Phil Hayes, Maria Jerez, Thomas Kasebacher, ont toute latitude pour exprimer ce qui se fait de mieux en danse, théâtre et performance. Voici le récit d’une journée, contre toutes les discriminations, à La condition Publique (Roubaix) avec pour slogan : vive la laïque ! 

En ouverture

Brahim Bouchelaghem, avec les Battle Brams, met en avant la culture hip-hop du nord de la France, et nous invite, chaque année, à d’émouvants petits « duels » gentils ; entre jeunes danseurs amateurs. Un moment sympathique à partager avec toute la famille.

Contrechamp / Champ

Au sortir des Battle Brams nous découvrons, parmi plusieurs miroirs, la plastique dénudée de Kate Moran. Elle nous conte, dans un diptyque théâtral (Contrechamp / Champ), les rushes d’un film qui n’existe pas, avec les mots de lettres d’amour jamais envoyées. Kate Moran est accompagnée par Bertrand Bonello à la musique électronique et Quentin Sirjacq au piano. Cette adresse à l’inexistant, est parfois trop énigmatique et peine à nous parvenir. Peut-être du fait d’une exposition esthétique trop appuyée. Où la crasse semble exclue et la froideur conviée. Seul le dénouement, nous fait sentir l’incarnation et l’émotion de Kate Moran, quand son adresse se fait pour et vers nous public.

Un Album

Illustration 2
©Dorothée Thébert Filiger

Laëtitia Dosch, souriante Joconde hors du cadre, nous attend dans une scénographie couleur rose imprimée, prolongée de deux marches qui se perdent dans l’inconnu de ce qui va apparaître. 

Nous lisons sur le programme : un Album, un spectacle hanté. Laetitia Dosch nous dit :  « mon album étant maintenant fait, je me rends compte que la chose qui m’intéresse peut-être le moins chez Zouc, c’est qu’elle est humoriste ».  De quoi s’agit-il alors ? La réponse tient en un mot : notre époque. Parler des expériences humaines, à travers des gens de la vraie vie. Dans le présent où nous vivons. Par divers lieux : la rue, Pôle Emploi, les hôpitaux… En s’inspirant du jeu de l’humoriste Zouc qui, par de brefs instantanés de vie, incarne des personnages  contemporains, venus de diverses classes sociales. Laetitia Dosch fait ce que ferait Zouc en étant Dosch. Car elle est pleinement Dosch dans sa multitude humaine ; tellement avec nous que nous l’aimons, comme elle aime ses personnages ; qu’ils soient tendres, touchants, hystériques, malades de sexe, ou mourants. Si Dosch est hantée par Zouc, son esprit n’a rien de fantomatique. Sa présence corporelle a le sens de la métamorphose, dans le geste simple d’un mouvement de lèvres qui donne vie, par l’expression faciale, à la personne à qui elle pense. Dans l’instant le personnage, sorti de sa vie, apparaît sur la scène par la volonté du jeu de cette comédienne au talent à nulle autre pareille.

Laëtitia Dosch présente Un Album dans la ville du 08 juin au 12 juin 2016 de 20h30 à 21h30

PERFORMANCE

200 Quai de Valmy 75010 Paris

Admin: 01 40 34 02 48

http://www.pointephemere.org

Legend & Rumours

Illustration 3
Legends & Rumours ©DR

Le Zurichois Phil Hayes, la Madrilène Maria Jerez et le Viennois Thomas Kasebacher sont trois performeurs de premier plan. La scène représente un appartement. Trois personnages se retrouvent après la pluie pour se rappeler, ce qu’ils sont en train de vivre par la répétition, des actions qu’ils créaient en direct. « I remenber » est leur leitmotiv pour se souvenir de la chose passée, mais chacun a sa vision et des points de perspectives différents. Les questions que se pose ce trio sont : « peut-on rapporter le passé dans le présent en le compressant sous la forme d’un récit fabuleux ? Peut-on le faire pour n’importe quel événement de la vie – aussi banal ou inattendu soit-il ? Et que faut-il détruire dans le présent pour que le passé y trouve une place ? ». De là une histoire délirante se multiplie à l’infini, tel le ruban de Möbius. « Legend & Rumours »est un excellent spectacle, dans une pure tradition loufoque. Cette performance, depuis la folie d’une intolérance extrême, est un remède à tous les maux de ce que vient de vivre l’humanité. Merci Phil Hayes, Maria Jerez et Thomas Kasebacher pour votre optimiste. Nous ne sommes pas près de vous oublier.

Preparation for the Obsolescence of the Y Chromosome

Illustration 4
Michelle Ellsworth ©DR

Pour finir en beauté cette journée festivalière, nous avons été confronté, et cela avec le sérieux le plus décalé qui soit, à la question de Michelle Ellsworth : qu’adviendrait-il de l’humanité, si l’homme disparaissait de la planète, (aux niveaux micro et macro), faute de chromosome Y ? Dans cette hypothèse, peut-on imaginer, de manière vraisemblable, que l’humain devienne une espèce du même sexe ? C’est avec faconde et humour, que Michelle Ellsworth tente la démonstration. Ce pince-sans-rire, nous mène dans les méandres de la performance, en combattant et laissant courir simultanément les rumeurs les plus folles, sur les implications de la disparition du chromosome Y.  À la manière d’une conférencière, elle interpelle  dans la salle, ce qui serait encore les derniers survivants mâles, pour faire collecte de leur sueur ou poils, et d’être assez obligeant pour que notre main trempe dans du latex, qui prendra forme et contour, pour donner la preuve que nous avons bien existé.  Cette obsolescence loufoque et inventive de Michelle Ellsworth est un vrai plaisir, les hommes devenus, l’espace d’une représentation, « espèce protégé » ont grandement applaudi à ce travail de préservation si bien attentionné.

À la tombée de la nuit, Le Festival Latitudes Contemporaines a vu les festivaliers boire à la santé des arts et de l’humanité ; ravi de se rencontrer  dans ce qui fait sens dans la vie : vivre tout simplement de manière pacifique. 

LATITUDES CONTEMPORAINES

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