Critique. « Intérieur » de Maurice Maeterlinck, mise en scène Claude Régy dans le cadre du festival d’Automne à la Maison de la culture du Japon à Paris
© Koichi Miura
Un poème théâtral d’une indicible intelligence
Le silence pleut dans une nuit sans étoile
La famille pleure l’enfant noyé
Dans l’intérieur d’une maison
Des clairs de corps - astres ombrés de chair-
À la marche funèbre
Respirent et s’éveillent à la scène
Chaque âme est spectatrice d’elle-même
Dans le rythme des pas glissés
Un long dégradé de tons sombres
Avance vers l’objet céleste
Le trou noir nous convertit à la croyance des mots
Il tient sa lumière en son noyau
Son point culminant est une humanité
Qui vit dans un espace-temps muet de douleur
L’intérieur couve l’enfant endormi ou mort
Sa famille survie sur un fil de lumière
Dans un arc-en-ciel d’émotion
Ces passants d’existence portent en eux le malheur
Une raison en soi de ne plus vivre pourtant
Ils ont ouvert les yeux et pleurent de ne rien voir
Les démiurges apparaissent enfin au théâtre
Au bord de l’effroi extérieur ils prononcent
Chaque syllabe dans une prose divine
Sur le manteau d’arlequin les didascalies fondent
Dans le feu des projecteurs (Archanges d’un dieu défunt)
Le machiniste meut ses marionnettes humaines
Elles marchent dans une division zinzoline puis bleue
Chaque pas à la vitesse de la lumière
Illusion de lenteur lactée où les démiurges nous parlent :
« C’est l’oeil d’un typhon de lenteur dans l’opéra horizontal »
« regardez et vous verrez quelque chose de la vie »
« Les pastels de couleurs enluminent les ombres »
« La vie effraie les témoins de l’histoire de Maeterlinck »
« Car le malheur arrive où le regard va »
« L’enfant ne s’est pas réveillé ».
Le poème s’achève sur une page de sable
Violenté de traces des restes de la vie
Le vide est couronné roi dans l’infime éclat d’une servante
Les cintres peuvent à nouveau dormir
Jusqu’à la prochaine représentation rêvée
Un long dégradé retourne vers l’objet céleste
Sous les applaudissements de mille satellites rompant la fiction
Cette indicible intelligence s’appelle Claude Régy
Intérieur
Texte Maurice Maeterlinck
Texte japonais Yoshiji Yokoyama
Mise en scène Claude Régy
Assistanat à la mise en scène Alexandre Barry
Scénographie Sallahdyn Khatir
Lumière Rémi Godfroy
Costumes Sallahdyn Khatir et Mai Ooka
Distribution
Soichiro Yoshiue Le Vieillard
Yoji Izumi L'Étranger
Asuka Fuse Marie
Miki Takii Marthe
Tsuyoshi Kijima Le Père
Haruyo Suzuki La Mère
Kaori Ibii, Mana Yumii Les Deux Filles
Gentaro Shimofusa Un Paysan
Hiroko Matsuda, Yusuke Oba La Foule
Hibiki Sekine et Yumeji Matsunaga (en alternance) L'Enfant
Assistante et interprète pour l'équipe artistique Hiromi Asai
Direction technique Sallahdyn Khatir
Lumières de la tournée européenne Pierre Gaillardot
Habilleuse Makiko Tango
Administration de production Bertrand Krill
Maison de la culture du Japon
101 bis, quai Branly
75015 Paris
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Fermé les dimanches, lundis et jours fériés
Informations : http://www.mcjp.fr
01 44 37 95 01
Du mardi 9 au samedi 27 septembre 2014
Du mardi au samedi à 20h, samedi à 15h et 20h, samedi 27 septembre à 15h, lundis 15 et 22 septembre à 20h
Théâtre - Festival d’Automne
Production
Production Shizuoka Performing Arts Center, Les Ateliers Contemporains
Coproduction tournée 2014 Wiener Festwochen, Kunstenfestivaldesarts, Festival d'Automne à Paris
Avec le soutien de l'Institut français (théâtre export)
Avec l'aide de Van Cleef & Arpels La compagnie des Ateliers Contemporains est subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication, Direction Générale de la Création Artistique