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Billet de blog 12 novembre 2015

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Angélica Liddell « chienne de Dieu » au Festival d’automne

La salle est comble, comme toujours au Festival d'automne à Paris, avec Angélica Liddell. Elle revient à l’Odéon avec le second volet de sa trilogie du Cycle des résurrections.

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La salle est comble, comme toujours au Festival d'automne à Paris, avec Angélica Liddell. Elle revient à l’Odéon avec le second volet de sa trilogie du Cycle des résurrections.

Au premier coup d’oeil jeter sur la scénographie, je me suis dit : «  tiens ! Vénus ; au-dessus d’une mer de soie rouge. Est-ce le sang de l’humanité ? ». Puis ensuite, j’ai pensé : «  Vénus, déesse de l’amour et de la beauté. Dois-je comprendre, la beauté de l’amour au prix du sang ? ».

En prenant patience, je lisais un extrait du programme  (un entretien avec Angélica Liddell ), il était écrit : « Dieu n’a pas encore été tué. (…) tout ce que l’on peut raconter doit être moralement acceptable (…) ou encore, l’origine de la tragédie est la transgression de la loi. ».

Je reviens sur le titre « PRIMERA CARTA DE SAN PABLO » et j’en conclus que ce qui se raconte ici et maintenant ; est la foi et la relation qu’entretient Angélica Liddell avec Dieu. Pas celui d’un autre, ni celui des chrétiens, « son Dieu, son amour ». Car son chemin de foi, vous l’avez compris, est personnel ; et le Dieu des autres ne peut rien pour elle, et vice-versa. 

Dès cet instant, je me plonge dans l’immensité d’une incarnation de folie. Je suis au concert live d’une rock star nommée Angélica. En première partie Blondie nous chante Call me dans le vide sidéral du théâtre. L’hystérie d’Angélica Liddell s’incarne et ose l’esprit du mal. Ose la photo de Charles Manson, le criminel de la fin des années soixante. Ose une pluie  de traverses de bois ; des croix de la fiction. Ose la hiérarchie des anges tondus de sexe féminin. Ose l’eucharistie d’un l’homme masqué, par le saint suaire stérilisé d’une perfusion médicinal. Ose les ténèbres pour atteindre la lumière. Attend celui qui n’appelle jamais.  Voit ce qui ne se conçoit pas et l’imagine réel, comme Bach imagine sa cantate et célèbre la victoire de Dieu sur la mort, loin du théâtre et de l’image manquante. Car le Dieu d’Angélica Liddell n’a pas encore été tué. C’est à cette source qu’elle s’abreuve. Alors, sur ce principe, ce que raconte la dramaturge est moralement acceptable, et le prix que paie, « la chienne de Dieu », est beau et rempli d’amour.

Primera carta de San Pablo a los Corintios Cantata BWV 4, Christ lag in Todesbanden. Oh, Charles !
Texte, mise en scène, direction et costumes, Angélica Liddell
Avec Victoria Aime, Angélica Liddell, Sindo Puche (en alternance avec Borja López et Ugo Giacomazzi)
Traduction en français, Christilla Vasserot
Surtitres, Victoria Aime
Lumière, Carlos Marquerie

© photo Samuel Rubio

Jusqu'au 15 novembre

Certaines scènes de ce spectacle peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes, il est déconseillé aux moins de 16 ans.

Odéon-Théâtre de l’Europe 

Place de l'Odéon, 75006 Paris

01 44 85 40 40

http://www.theatre-odeon.eu/fr

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