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Billet de blog 14 février 2015

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Prise directe 2 festival de lectures de théâtre contemporain

Prise directe 2ème édition, festival de lectures de théâtre contemporain : 12 auteurs, 13 spectacles, 10 lieux, 7 soirées

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Prise directe 2ème édition, festival de lectures de théâtre contemporain : 12 auteurs, 13 spectacles, 10 lieux, 7 soirées

Prise directe 2 est la deuxième édition d’un festival de lectures de théâtre contemporain ; initié par Arnaud Anckaert et Capucine Lange de La Cie Théâtre du Prisme.

Le public est invité à venir écouter comment va le monde aujourd’hui. Durant la soirée, deux spectacles sont proposés le premier à 19 heures et le second à 21 heures. Les  lectures, spectacles et performances, sont entrecoupés d’un buffet convivial dans une volonté de rencontre, entre les auteurs et le public. Les propositions des auteurs durent entre 45 et 60 minutes.  Il y a 12 auteurs, 13 spectacles, répartis sur 10 lieux, en 7 soirées.

J’étais à la soirée du 10 février, à la Ferme d’en Haut à Villeneuve d’Ascq ; où les deux propositions ont été de grande qualité. La première, dont voici le résumé, est un texte de Mike Bartlett Bull, inédit dans le festival Prise directe. 

La pièce nous raconte l’histoire de trois candidats pour deux postes à pourvoir dans une société où l’empathie n’a pas sa place. Il y a un souffre-douleur et deux autres candidats. Ils ne l’aiment pas tout simplement. L’auteur nous peint la prédation impitoyable dans l’entreprise où l’efficacité est la condition sine qua non pour être embauché. Alors il ne faut surtout pas faire de sentiment, ni avoir une tâche sur sa chemise. Durant une heure, dans un huis-clos proche du cauchemar, un homme va être harcelé par ses collègues. Le combat est perdu d’avance, car les deux bourreaux connaissent déjà le verdict. Mais cela ne va pas sans humiliations et méchancetés. Pourquoi être sympathique avec un perdant, après tout ? 

Mike Bartlett a une écriture efficace qui glace le sang. Hélas ! qui n’a pas rencontré ces personnages dans la réalité ? Cependant, une petite frustration de spectateur sous forme de questions. Cette pièce n’est-elle pas un peu « short » sur l’entreprise coupable de cette prédation ? Un épilogue n’aurait-il pas été nécessaire ? Mais comme le dit Olivier Coyette : l’homme qui défend son humanité est plus grand que ceux qui la lui volent.

Bull de Mike Bartlett, pièce inédite dans Prise Directe

Traduction française de Kelly Rivière

Avec le soutien de la Maison Antoine Vitez

Mise en espace Olivier Coyette

Avec Bruno Buffoli, Olivier Coyette, Maxime Guyon,

Flavia Papadaniel

Quelques mots sur la traductrice Kelly Rivière

La traductrice Kelly Rivière est membre du comité anglais de la Maison Antoine Vitez à Paris. Arnaud Anckaert lui a fait commande, pour Prise directe 2, de la traduction de la pièce Bull de Mike Bartlett. 

Une bonne traduction, et c’est le cas pour celle de Kelly Rivière, est un travail proche du jonglage. Il faut s’adapter avec la difficulté des jeux de mots, parfois intraduisibles, et faire au plus juste avec des mots qui n’existent qu’en anglais. Un petit coup de projecteur était nécessaire sur une profession rarement à l’honneur dans le métier des lettres. 

Kelly Rivière a déjà traduit Mon enfant, Contractions, et Love, Love, Love du même auteur. 

BUFFET CONVIVIAL

PERFORMANCE / LECTURE-MUSICALE

Avec l’auteure-metteure en scène Alexandra Badéa. Grand prix de littérature dramatique 2013. Samuel Gallet et le compositeur-musicien Benjamin Collier

Après le buffet, la seconde et brillante proposition est une performance lecture-musicale d’Alexandra Badéa, Samuel Gallet  et Benjamin Collier. Il s’agit d’écrire dans l’urgence en synchronisation immédiate avec l’actualité, à partir du réel, avec l’injection politique dans l’intime. C’est une production éphémère avec la parole de deux auteurs et d’un musicien qui dialoguent sur les événements du monde réel. 

Samuel Gallet lit ses textes sur le plateau à Villeneuve d’Ascq, et tente de créer avec Alexandra Badéa à Berlin, une écriture commune via les nouveaux outils technologiques d’aujourd’hui. Ce théâtre politique est innovant par le fait de la distance entre les auteurs. Sorte de correspondance moderne à coup de mail et de pièces jointes. Le tout mixer par Benjamin Collier avec des textes préenregistrés, des extraits de journaux télé ou radio.  Un moment intense et bluffant.

Illustration 1

Quelques mots sur l’auteur Samuel Gallet

Cette année sur l’invitation d’Alexandra Badéa, Samuel Gallet à répondu à une PERFORMANCE / LECTURE-MUSICALE en s’appuyant sur une revue de presse pour rendre compte des faits divers, des guerres, de la politiques de l’art, etc. Ils écrivent chaque jour, dans l’urgence, un texte en réaction à l’actualité. Comment ils ont traversé le quotidien de l’information d’une manière intime. L’un à Paris, l’autre à Berlin. Cela se réalise sur le principe suivant : sept chapitres  en sept jours, deux textes par jour, donc 14 fragments. Ensuite vient la rencontre avec un travail, sur la mise en voix, et la mise en jeu des textes, en compagnonnage avec Benjamin Collier pour la musique. Cette écriture théâtrale est en prise directe avec notre temps, les auteurs travaillent, avec les documents de l’actualité, sur l’éphémère et l’immédiateté d’une oeuvre possible. 

Né en 1981, Samuel Gallet intègre le département d'écriture dramatique de l'Ensatt en 2003, après des études de lettres et de théâtre à Paris. Membre de la Coopérative d'écriture fondée par treize auteurs sous l'impulsion de Fabrice Melquiot, il rejoint en 2007 le collectif Troisième Bureau. En 2008, il bénéficie d'une résidence au CEAD de Montréal. Il est auteur en compagnonnage auprès de Lardenois et Cie en 2008-2009. Ses textes ont été mis en scène par Philippe Delaigue, Marie-Pierre Bésanger, Guillaume Delaveau, Laurence Such, Celine Dely, Frédéric Andrau, Kheireddine Lardjam et Oswald de nuit, poème rock, mis en musique par Baptiste Tanné et Mélissa Acchiardi. Encore un jour sans a été pièce finaliste du grand prix de littérature dramatique 2009 et fait l'objet de deux mises en scènes pour la saison 2011-2012. Trois de ses pièces ont été diffusées sur France Culture, Communiqué n°10 est lauréate des journées de Lyon des auteurs de Théâtre en 2010 et fera l'objet d'une mise en scène de Jean-Philippe Albizzati.  En 2010-2011 il est écrivain en résidence avec le collectif Troisième bureau avec le soutien de la Région Rhône-Alpes. Autopsie du Gibier (2006), Encore un jour sans (2007),Communiqué n°10  (2011) ont paru aux éditions Espaces 34.

LA FERME D’EN HAUT

268, rue Jules Guesde 

Villeneuve d’Ascq

+ 33 (0) 3 20 61 01 46

http://www.theatreduprisme.com/prisedirecte/

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