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Billet de blog 14 juin 2014

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« Dire ce qu’on ne pense pas dans des langues qu’on ne parle pas » de Bernardo Carvalho / Les Solitaires Intempestifs

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Il a suffi qu’un seul parmi eux, on ne sait pas qui, fasse un mauvais rêve… Bernardo Carvalho

D’exil en exil, de dictature en dictature. Que devenons-nous, qui nous sommes-nous, savons-nous encore quoi faire ? Avons-nous une langue, sommes-nous d’un pays ? Quelle langue parlons-nous pour ne plus savoir qui représente qui ou quoi. Sommes-nous cet homme aphasique de retour d’exil ? Cette fille, économiste, qui va de rendez-vous en rendez-vous voir : un fonctionnaire de l’immigration qui devient lui-même un relégué, un ancien syndicaliste ami qui a perdu ses repères, un médecin qui ne voit pas la pathologie du malade, un homme d’affaires qui transporte la conscience du mal, etc. 

Sommes-nous dans la genèse d’une nouvelle tour de Babel où chaque individu parlerait sa propre langue et représenterait son propre pays ? Bernardo Carvalho dit ce qu’il pense, dans une langue que nous avons tous parlée autrefois. L’avons-nous oubliée cette langue de l’humanité ? 

Dire ce qu’on ne pense pas est bien une pièce du XXIème siècle ; avec les thématiques du langage en période de crise, de précarité, de l’étranger, de l’immigration et de l’incompréhension du monde par des hommes de plus en plus individualisés et individualistes.

La pièce de Carvalho est structurée en un prologue et 20 scènes. 

Deux personnages (le père et sa fille) vont traverser l’histoire de la pièce, comme perdu dans une ville qui n’est plus celle qu’ils avaient connue lorsqu’ils avaient fui la dictature de leur pays. Le père accompagne sa fille, économiste, qui doit donner une conférence. La fille espère provoquer un déclic qui fera sortir son père de l’aphasie où il est tombé depuis la mort de son épouse. Mais tout est méconnaissable, les lieux, les habitants. La politique est devenue sécuritaire et identitaire. Les valeurs anciennes se sont effondrées dans une langue dont le sens est incompréhensible. 

Dire ce qu’on ne pense pas, c’est aussi le drame de l’homme qui ne peut plus raconter le monde tel qu’il est ; alors il dit ce qu’il ne pense pas dans une langue qu’il ne parle pas. Bernardo Carvalho nous donne une pièce forte sur ce qu’est le langage loin du libre arbitre, et des conflits qui aliènent nos sociétés et nos certitudes.

Bernardo Carvalho est né en 1960 à Rio de Janeiro (Brésil). Journaliste et traducteur, il a écrit de nombreux romans et recueils de nouvelles, notamment Mongolia et Neuf nuits, pour lesquels il a reçu plusieurs prix littéraires. Il compte aujourd’hui parmi les grands noms de la littérature sud-américaine.

 Les Solitaires Intempestifs

1 Rue Gay Lussac - 25000 Besançon - France

Par téléphone : +33 [0]3 81 81 00 22

http://www.solitairesintempestifs.com/livres/515-dire-ce-quon-ne-pense-pas-dans-des-langues-quon-ne-parle-pas--9782846814171.html

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