La pièce. Argan riche bourgeois et incurable hypocondre veut marier Angélique, sa fille aînée, à Thomas Diafoirus (médecin et fils de médecin) afin de se prévenir du mal dont il se croit atteint. Angélique se confie à Toinette lui révélant qu’elle aime Cléante et ne veut point de ce Diafoirus. Béline, la seconde femme d'Argan, sous le masque de l’hypocrisie, fait venir un notaire pour hériter de la fortune d'Argan. Toinette veille sur la maisonnée et va déjouer la seule maladie qui entrave vraiment Argan, la convoitise de ses biens par des imposteurs.
Un malade un tantinet classique
La mise en scène de Michel Didym nous a dérouté par son classicisme ; lui si proche des auteurs contemporains et découvreur insatiable de dramaturges, à La mousson d’été. Nous nous attendions à un malade « professionnel » et nous avons vu un Argan amateur de séné et de lavement de la plus pure tradition. Le saut dans le temps n’a pas eu lieu. Pourtant, la maladie est un sujet universel. L’espérance de vie de nos jours, en comparaison avec l’époque de Molière, a presque doublé et l’on meurt de « longue maladie » bien au-delà de ce que pouvait espérer vivre un Argan du XVIIè siècle. La simplicité de la scénographie ouvrait sur des possibilités multiples. Le fauteuil et la table d’Argan bougeaient à propos, selon les scènes et les actions. La situation était clairement jouée et donnait à bien entendre le texte. Les comédiens, avec en tête de liste la merveilleuse Norah Krief, étaient dans le rythme à souhait. Mais quelque chose manquait à ce malade : la maladie du grotesque, l’effroi du ridicule. C’est peut-être vers les intermèdes (une réussite) que Michel Didym aurait dû chercher la densité farcesque qui manquait parfois dans cette comédie. Les personnages plus justes, dans les divertissements, étaient bien évoqués dans la moquerie ; et leurs caricatures haut en couleur, donnaient vraiment à rire de ces charlatans à chapeau pointu, comme le souhaitait Molière.
Nous avons donc été un peu déçus, de cette proposition un tantinet classique, mais nous vous conseillons quand même de voir Le malade imaginaire, à La Manufacture CDN Nancy-Lorraine, car le public a aimé et le public a toujours raison.
* Molière (1622-1673) comédien et chef de troupe
Le malade imaginaire
Molière
Du 13 Janvier 2015 au 24 Janvier 2015
À partir de 12 ans
Mise en scène Michel Didym
Avec André Marcon, Norah Krief-Agnès Sourdillon
en alternance, Jeanne Lepers, Catherine Matisse, Bruno Ricci, Jean-Marie Frin, et Jean-Claude Durand
Musique Philippe Thibault
Scénographie Jacques Gabel
Lumières Joël Hourbeigt
Costumes Anne Autran
Assistante à la mise en scène Anne Marion-Gallois
Chorégraphie Jean-Charles Di Zazzo
Maquillage et perruque Catherine Saint Sever
Théâtre de la Manufacture
10, rue Baron Louis
BP 63349
54014 Nancy Cedex
La billetterie du Théâtre de la Manufacture vous accueille
>> du lundi au vendredi de 12h à 19h
>> le mercredi de 10h à 19h
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Production
Centre Dramatique National Nancy - Lorraine, La Manufacture
TNS - Théâtre National de Strasbourg / Théâtre de Liège /
Célestins, Théâtre de Lyon
Construction du décor - Ateliers du Théâtre National de Strasbourg, Ateliers du Centre Dramatique National Nancy - Lorraine
Réalisation des costumes - Ateliers du Théâtre de Liège / Séverine Thiébault
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national