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Sous la pluie l’ombre des pleurs boxe la colère. C’est fini. On fait le partage, moitié moitié les verres, pas les assiettes, elles sont à la grand-mère… Pour l’emballage final, cela se fera aussi dans l’absence. Dans la liste, il restera le souvenir de son parfum. C’est l’arrêt.
Voici le temps d’un premier round de corde, les crunchs et les pompes. Je viens pour essayer. Ben me dit : tu ne dois pas t’agiter. Ça sert à rien de sauter. La boxe c’est de la danse. Je veux voir des beaux mouvements, pas n’importe quoi ».
Elle a rendu les clefs et refermé la porte. Elle voulait respirer, elle a pris un billet d’avion. L’Afrique. Pour se retrouver, être minuscule devant ces « étendues, en tête à tête avec le rien. Ses larmes veulent nettoyer l’odeur de ses baisers. C’est l’épuisement.
Au café le KO, après un très très très long temps elle demande : « Et vous allez l’appeler comment ? ».
Je ne suis pas arrivé à y aller, à rentrer dedans. Je ne suis pas arrivé à rendre les coups, rendre la rage en moi. Ce n’est pas pour ça que je fais de la boxe. C’est pour renaître.
Je suis un poids plume, est une pièce de théâtre en 19 rounds pour, comme disait Artaud, une athlète affective. Dans une écriture directe comme un jab, pleine d’enchaînements et de feintes ; et qui n’oublie jamais, pour éviter l’uppercut, de lever la garde. Je suis un poids plume est un combat gagné. Car la vie passe. Et la vie restera.
Je suis un poids plume
de Stéphanie Blanchoud
Texte théâtral
36 pages, 10.00 €
Lansman Éditeur
Place de La Hestre
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