L’anatomie d’un désir, est dans le rêve d’une mère qui dissèque Médée l’infanticide. Elle touche la porte ouverte. Vois Médée de l’autre côté, et avec elle chante, le deuil et la douleur.
Médéas est exilée du présent. Dans un non-lieu juridique, mais aussi dans une situation spatiale. Des lieux qui vont de la néonatologie à la salle de détente d’une maison de santé. Si « Médéas » est le monde de Médée qui s’en va. « L’anatomie d’un désir » est le monde de la mère qui reste femme ; les yeux levés vers le haut.
Les « Médée » de Lina Prosa ne sont pas considérées, par les hommes, comme des citoyennes à part entière ni prises en compte dans la vie politique de la cité. Elles sont victimes d’une société patriarcale. Pourtant point de faiblesse en elles. À la fois victimes et coupables. Elles sont seulement humaines ; dans leurs doutes et leurs contradictions. Qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui, les « Médée » de Lina Prosa nous disent, ce qui est en jeu : la femme elle-même. D’ailleurs chez Euripide, le chœur des femmes de Corinthe n’approuve pas Médée, mais prédisent que ses actes changeront la destinée de toutes les femmes. Le fatum de Médée, restera à jamais dans la plainte de la nourrice qui erre : « ah ! si la nef Argo n’avait pas dirigé ses fameuses voiles vers la sombre Colchide ! »
Anatomie d’un désir
Lina Prosa
SBN : 978-2-84681-474-4
Date de parution : 22-04-2016
Nombre de pages : 96 pages
Collection : Bleue
Les Solitaires Intempestifs
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