©Christian André Strand
La Grande Guerre concentre et révèle tout ce que l’humanité a de passionnant, de complexe et d’exemplaire. C’est donc sans plus de mobile ou de calcul que j’espère pouvoir y parvenir à ma mesure et par mon art en faisant surgir de nos mémoires les soldats de 14-18, leurs grandeurs et misères. Xavier Gras
Le témoignage des soldats Maurice Genevoix et Ernst Jünger
Dans le cadre de la commémoration nationale du centenaire de la guerre 14-18, qui a vu l’humanité s’endeuiller 9,7 millions de morts pour les militaires et 8,9 millions pour les civils, l’auteur et metteur en scène Xavier Gras nous propose, à travers les écrits de Maurice Genevoix (1890-1980) et d’Ernst Jünger (1895-1998), le quotidien de leur vie de soldat au front.
La pièce raconte la Première Guerre Mondiale avec un objectif littéraire et artistique. L’action débute par la mobilisation, à la guerre 14-18, de nos deux écrivains : leur traversée guerrière, leur récit d’une expérience commune et sa fin en 1915 ; où tous deux seront gravement blessés à la bataille des Éparges. C’est à partir des récits Ceux de 14 de Maurice Genevoix et Orages d’acier de Ernst Jünger que témoignent les deux écrivains. Que l’on soit d’un côté ou de l’autre c’est la même peur, la même vaillance et les mêmes mots : quel sens, pourquoi ? Une flamme sur de l’eau sombre donne l’espoir à la vie. Alors la ville devient un rêve loin des fossiles d’oursins baignants dans l’argile du front.
La mise en scène de Xavier Gras est fragmentée tant par les noirs de l’effroi, les sons des balles, des mourants parmi les chants d’oiseaux ; que par les images fortes que forment les comédiens. Les personnages vivent et se mêlent, tour à tour, du côté allemand ou du côté français pour souligner le même vécu tragique. L’espace scénographique se raconte par des accessoires qui deviennent ligne de tranchée, lit ou abris de fortune. Le jeu choral des acteurs est juste, dense, dans ce récit plein de beauté funeste. Cet hommage aux soldats de la Grande guerre est magnifique, poignant. Il reste encore quelques jours, il serait dommage de rater cette jeune troupe qui a l’âge qu’avaient ces pauvres hommes et femmes en 1914.
Théâtre de l’Opprimé
78, rue du Charolais
http://www.theatredelopprime.com
75012 Paris
Du 15 octobre au 26 octobre
Du mercredi au samedi à 20 h 30 le dimanche à 17 heures
Tarifs : 16 euros, 12 euros (étudiants, chômeurs, intermittents, passe culture, seniors)
10 euros (adhérents, moins de 12 ans, groupes à partir de 10 personnes)
Métro : Reuilly-Diderot, Dugommier et Montgallet
Réservations : 01 43 40 44 44
Durée : deux heures