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D'entrée de jeu le narrateur, (qui joue aussi le personnage de Tom) nous avertit : à la différence du magicien qui montre une illusion, en faisant croire qu’il s’agit de la réalité, nous allons voir une vérité sous la forme d’une illusion.
Pour tromper notre vision charnelle, Daniel Jeanneteau, a habillé le plateau de légères plumules d'oisons, dans sa mise en scène de La ménagerie de verre, pour rappeler peut-être, toute la fragilité autobiographique de la famille de Tennessee Williams. Ce sol cotonneux représente l'espace de vie de leur petit appartement ; où les murs sont des voiles diaphanes qui signifient la chose qui se rêve. Cette famille est composée d'Amanda, une mère possessive délaissée par un mari attiré par les horizons lointains. Amanda tente bien de faire illusion, mais l’on imagine que « les dix-sept galants », qui jadis se mouraient pour elle, ne sont que des spectres qui hantent son esprit. Amanda a deux enfants. Tom qui, dans un travail alimentaire, assure l'existence de sa mère et de sa sœur handicapée, Laura, qui a la fragilité de sa collection de ménagerie de verre. Pour s’évader, Tom va chaque soir au cinéma, et écrit des poèmes sur les boîtes à chaussures de son entreprise qui le licenciera pour cette « grave faute ».
Il y a aussi Jim l'ami de Tom, nous dit le narrateur, perturbateur maladroit du mode de vie d'une famille qui ne voit pas la vérité, mais s'illusionne vraiment de ce qui ne sera pas, car le souvenir de la ménagerie de verre, loin du réalisme, se passe dans la mémoire de Tom. Ce galant, ami de Tom, fera-t-il un bon mari pour Laura ? Pour Amanda la chose est faite, mais sa fille lui rappelle son infirmité. Peu importe ! La mère organise un repas de « fiançailles ». Jim est ravi de la rencontre. Laura se laisse apprivoiser. Elle lui offre sa Licorne de verre, la préférée de sa collection. Jim est touché par ce cadeau. Alors, le couple danse ; et dans un tourbillon frénétique, Jim bute sur la ménagerie de verre et casse la corne de l'animal mythique. Laura n'en veut pas à Jim. Ils s'embrassent, mais souvenons-nous : de voir une vérité sous la forme d’une illusion.
La distribution est excellente, avec un coup de cœur pour Dominique Reymond, un peu trop longtemps voilée, mais si attirante.
Tennessee William* (1911-1983)
La Ménagerie de verre
texte Tennessee Williams
traduction Isabelle Famchon
mise en scène et scénographie Daniel Jeanneteau assisté de olivier Brichet
lumière pauline Guyonnet
costumes olga Karpinsky assistée par Cindy Lombardi
son Isabelle surel assistée par Benoît Moritz
vidéo Mammar Benranou
collaboratrice à la scénographie reiko Hikosaka
remerciements à Marie-Christine soma
avec solène Arbel, Quentin Bouissou, Dominique reymond, olivier Werner et la participation de Jonathan Genet
T2G
Théâtre de Gennevilliers
41 avenue des Grésillons
92230 Gennevilliers
Métro Ligne 13, station Gabriel Péri
https://www.theatre2gennevilliers.com
représentations
jusqu’au 2 avril 2018 : lundi, jeudi et vendredi à 20h samedi à 18h dimanche à 16h
réservation au 01 41 32 26 26 du mardi au samedi de 13h à 19h et les lundis de représentation