
Et vous me promettez donc à notre retour...
Une voûte aussi étoilée que vous l'ayez jamais vue.
Avec cette adaptation théâtrale du texte de Denis Diderot, la promesse étoilée à Madame de la Carlière sera tenue. Car, avec Denis Diderot il y a toujours quelque chose dans l’écriture qui se cache avec subtilité, comme des poupées russes. Il y a avant tout le chevalier Desroches au moment de sa défroque d’Église pour celle de la magistrature. La rumeur dit à son sujet : « Ce fou qui a subi toutes sortes de métamorphoses, et qu'on a vu successivement en petit collet, en robe de palais et en uniforme ? ». Ces metamorphoses ne sont que les mues de costumes, sur une scène qui fait penser à un musée, où les fantômes de ce conte s’animent. La mise en scène discrete d’Hervé Dubourjal déshabile les manequins pour habiler les personnages. Cela sans micro, ni vidéo, ni fumée. Seule la lumière d’Yves Angelo et une petite bande-son de Jean-Christophe Denis, pour parfois marquer une pause.
Cela fait un bien fou de voir du théâtre avec un texte et deux merveilleux virtuoses. Le plateau est une constellation où Caroline Silhol et Hervé Dubourjal brillent sur la voute talentueuse bien plus faite pour jouer que pour le sentir. Car c’est aussi le Diderot théoricien de théâtre que nous avons derrière le velours de la scène. Nous voyons le Paradoxe sur le comédien et le jeu de l'acteur dans sa pratique, un délice.
Oui, l’histoire des amours du chevalier Desroches et de Madame de la Carlière donne à ce personnage de femme la force du paroxysme du bien et du mal : « Le malheur qui dure réconcilie avec tous les hommes, et la perte des charmes d'une belle femme la réconcilie avec toutes les autres. ».
Nous vous laissons aller entendre ce conte merveilleux d’intelligence, où il y a le savoir de Madame de la Carlière par vécu, et ce que saurait le chevalier par ouï-dire : « Pour faire bonne mesure, nous avons inséré quelques phrases de Jean-Jacques Rousseau recopiées dans la Lettre à d’Alembert sur les spectacles », nous dit Hervé Dubourjal. Pour cette Madame de la Carlière que nous venons de voir au Lucernaire (qui fête son cinquantenaire brillamment), nous sommes ravis de vous dire, tout le plaisir que nous avons eu à voir du théâtre de la meilleure qualité qui soit.
MADAME DE LA CARLIÈRE
De Denis Diderot
Adaptation et mise en scène Hervé Dubourjal
Avec Caroline Silhol et Hervé Dubourjal
Décor : Verani Père et fille
Lumières : Yves Angelo
Bande son : Jean-Christophe Denis
Productions : Coq Héron Productions et Solivagus
Coréalisation : Théâtre Lucernaire
Remerciements à la Comédie-Française
Durée du spectacle 1h15
AU THÉÂTRE LUCERNAIRE
53 rue Notre-Dame-Des-Champs 75006 Paris
Réservations : 0145445734
DU MERCREDI 28 AOÛT AU DIMANCHE 3 NOVEMBRE
du mardi au samedi à 20h
les dimanches à 17h
relâche le lundi