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Billet de blog 30 janvier 2015

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Critique/Théâtre. Et balancez mes cendres sur Mickey de Rodrigo García

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© Christian Berthelot

Rodrigo García à l’âge de la maturité

Eurodisney n’a pas voulu des « cendres » de García, cela n’est pas étonnant venant de la part d’une multinationale américaine. C’est donc bien malgré lui qu’il en est arrivé à renommer sa pièce, Et balancez mes cendres sur Mickey. L’écrit le plus philosophique de l’auteur, qui depuis 2006, a encore gagné en maturité.

Avec la structure d’un texte qui serait proche d’un poème politique, il traite du vivre ensemble, pour interroger l’humanité et ses contradictions. Ses détracteurs, (il y en avait encore dans la salle pour cette reprise, et tant mieux dirait García)  devraient se poser certaines questions : pourquoi Rodrigo García existe ? Pourquoi cette société existe ? N’est-ce pas du fait de l’homme qui mange, boit, défèque, et emmerde la moitié du monde ? On a vu encore, en cette funeste année 2015, ce que pouvait être l’intolérance, de ce que l’on n'ose plus appeler, humaine.

Rodrigo García n’est pas un provocateur, s’il provoque c’est pour susciter des émotions, des images fortes qui vont droit à l’esprit : des souris dans la survie d’un aquarium (où une main sera salvatrice ou non), une femme que l’on tond sur scène, des bains de boue blanche, des actes sexuels désespérés, des fils de feu soulignant le surtitrage  à la police énorme ; où les mots brûlent dans la douleur d’être. 

Le visuel est la force de Rodrigo García, lui qui avoue, avec honte et humour, avoir gagné un prix de littérature pour son premier texte, en plagiant Muller. Son écriture devient cendre après qu’elle a brûlé, ici et maintenant, dans la performance théâtrale. Seule l’image reste dans l’esprit. L’image qui suggère, agit et révèle l’absurdité d’un monde divisé entre l’infiniment riche et  l’infiniment pauvre. Infiniment seul et vide intérieurement.

"Bientôt, on entrera dans les magasins par simple solitude, prisonniers du désir et du besoin de dialogue et on emportera ce qu'on nous dira d'emporter dans des sacs qui ne reflètent en rien ce qui est à l'intérieur ».R.G

Rodrigo García est arrivé à l’âge de la maturité. Doit-on s’en plaindre ? Ce qui est sûr, qu’elle soit de feu ou de cendre, c’est que son oeuvre est forte et existe. Son théâtre n’est pas un passe-temps du samedi soir ; et personne ne transformera son idée subversive, car García est impatient et libre. Sa liberté de pensée artistique est inaliénable et c’est lui, le « cowboy » nommé Rodrigo García qui fait écrire sur des tee-shirts les noms de Montaigne et Rousseau, qui l’incarne. 

Dans l’art, la sensibilité est de ton côté quand tu es spectateur. 

Si tu as l’intention de créer, tu dois mettre en marche toute ton insensibilité. 

Venez nombreux vérifier à la Commune cette citation de Rodrigo García, son théâtre est à voir et à écouter d’urgence.

Et balancez mes cendres sur Mickey

Arrojad mis cenizas sobre Mickey

texte et mise en scène Rodrigo García
traduction Christilla Vasserot (éd. Les Solitaires Intempestifs, 2007)

avec Nuria Lloansi, Juan Loriente, Gonzalo Cunill

création lumière Carlos Marquerie
assistant à la mise en scène John Romão
design des projections Ramón Diago
direction technique Gérard Espinosa
costumes Jorge Horno

28 JANVIER AU 15 FÉVRIER 2015

MAR ET MER 19H30, JEU ET VEN 20H30, SAM 18H, DIM 16H

DURÉE 1H15

SPECTACLE EN ESPAGNOL SURTITRÉ

Déconseillé aux – de 16 ans

La Commune. Centre dramatique national
2 rue Édouard Poisson
93 300 Aubervilliers
+33 (0)1 48 33 16 1

http://lacommune-aubervilliers.fr/et-balancez-mes-cendres-sur-mickey

Rencontre avec Rodrigo García

RENCONTRE, DÉBAT, CONFÉRENCE

9 FÉVRIER 2015

dans le cadre du séminaire Théâtre en temps de crise de Martial Poirson

à l'Institut National d’Histoire de l'Art, Paris

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