La Fondation Abbé Pierre et les observateurs qui commentent année après année le rapport sur le mal-logement, oublient un élément fondamental. En réalité, depuis les lois de décentralisation(1982/83), l’État s'est défaussé de la question du logement en direction des élus locaux. ( maires, départements, régions) Y compris pour le logement social, ainsi que pour tous les documents d'urbanisme qui comptent ( PLU,ZAC, ZAD etc..) Ce sont les maires qui signent et rejettent les permis de construire. Ce sont eux qui fixent les règles d'urbanisation et d'affectation du sol. Bref, ce sont eux qui ont le pouvoir. L’État ne conduit plus de politique publique du logement depuis les années 60 !( et la création des ZUP en 1962). Ce sont les maires qui en conséquence, sélectionnent les populations qu'ils veulent ou ne veulent pas accueillir sur "leur" territoire. ( mot valise qui mériterait une analyse fouillée). La FAP sait parfaitement tout cela, mais feint de l'ignorer. Imaginons un instant qu'un gouvernement central décide de créer un corps spécial de "préfets bâtisseurs" ayant le pouvoir de déroger au droit commun, dispose d'un droit de préemption qui s'impose à celui des maires, engage la construction - sous la responsabilité et sur financements de l’État - de nouvelles cités HLM, déroge aux règles locales du PLU afin d'opérer des réserves foncières destinées au logement des classes populaires et moyennes. J'entends déjà les cris d'orfraie des élus de tous bords crier au scandale et à la dictature rampante !
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.