Vers un anéantissement de la forêt méditerranéenne à horizon 2027, sur le triangle Montpellier- Nîmes- Avignon- Arles (auteur collectif)
A échéance 2027, poussés par des lobbies puissants (élus locaux, groupes d'intérêts, Vinci, services techniques de l’État..) ce sont quatre nouveaux projets cumulés de rocades urbaines répartis sur le triangle Montpellier, Nîmes, Avignon et Arles, qui menacent le vivant et la biodiversité du site : forêts, plantes, oiseaux, zones humides, air... Si rien n’est fait pour s’y opposer, cette biodiversité méditerranéenne, patrimoine environnemental unique en son genre, sera irrémédiablement anéantie par l’imperméabilisation des sols qui s’en suivra. Sur un linéaire de 95 km, c’est-à-dire sur la courte distance qui sépare Montpellier d’Arles-Avignon, sont en effet prévus à réalisation, 61 nouveaux km cumulés d’autoroutes et de rocades urbaines, pour un coût prévisionnel total de 1.638 M€.[1] En réalité, ces projets de rocades n’ont rien de nouveau. Il s’agit même de projets archaïques datant du siècle dernier, héritiers d’un lourd passé productiviste, qui apparaissent en décalage total avec les enjeux environnementaux et climatiques, auxquels nous sommes désormais confrontés (sur le détail des projets de rocades, lire annexes infra)
On observera également que, bien que relevant d’un même continuum géographique et humain, les populations des quatre métropoles mentionnées (Montpellier & Nîmes & Avignon & Arles) subissent un trop-plein bureaucratico-administratif, qui engendre une situation parfaitement anachronique. On y dénombre en effet, les interventions de deux régions (Paca et Occitanie). 3 départements (Hérault, Gard, Bouche du Rhône), 4 métropoles urbaines, 4 communes...Pour autant, ce trop-plein administratif n’exclut pas le vide. Bien au contraire. Faute d'une autorité publique régulatrice, chacun frappé de myopie, entend gérer "son territoire" à sa convenance. Indépendamment du reste. Au final, l’impact environnemental de ces quatre projets cumulés de rocades, passe totalement sous les radars.
Ajoutons ici que les contrats de plan État/régions PACA & Occitanie (2022/2028) en cours de signature (ou déjà signés), sont le cadre institutionnel qui permettra d'assurer le financement de ces nouvelles rocades. Projets qui aggraveront notre dette environnementale et financière commune. A ces quatre projets cumulés de rocades, qui en réalité font politique publique et qui vont anéantir la biodiversité méditerranéenne encore existante, s'ajoutent les pressions démographiques estivales extrêmes que nous connaissons et qui affectent déjà les ressources en eau potable, la qualité de l'air, aggravent les risques inondation, incendie, provoquent l'élévation des températures[2] etc, sur toute la zone littorale méditerranéenne.[3]
Enfin, ainsi que l’a relevé à juste titre le Conseil d’État dans son arrêt du 1.7.21, qui met en cause le gouvernement français pour son « inaction climatique », on distingue mal la cohérence d'un État stratège qui, en s’adossant aux travaux de la « commission citoyenne pour le climat », prétend “garantir” la préservation du patrimoine environnemental par l’inscription de celui-ci dans la constitution (annonce d’un projet de référendum, navette législative entre l’Assemblée nationale et le Sénat et enfin, abandon du projet par le gouvernement le 8 Juillet dernier) et dans le même temps, participe très directement au lancement de ces projets de rocades - qui vont provoquer l’anéantissement de notre biodiversité méditerranéenne- en les cofinançant, en mobilisant ses services techniques et en demandant aux préfets la mise en place des procédures d’expropriation et de déclaration d’utilité publique.
[1] Soit 26.000 € le Km linéaire d’autoroute. Montpellier RD 68/ coût 93 M€. Nîmes rocades Ouest et Nord/ coût 295 M€. Avignon. Projet LEO. coût 500 M€. Arles contournement. coût 750 M€.
[2]On a atteint 46,9 degrés en 2019 dans le Gard. Par comparaison avec la situation climatique que connait la ville de Vancouver (Canada) et l'ouest Américain, dans un entretien à Midi Libre du 4 Juillet 21, F Vaysse, météo France Gard, indique : « La question n’est pas de savoir si nous allons atteindre les 50 ° degrés dans le Gard, mais quand ».
[3] Chaque semaine apporte son lot de catastrophes écologiques. Dès le début de cet été 2021, un incendie a détruit 200 ha de forêt méditerranéenne dans le massif de la Clape (Aude). Comment ne pas mentionner ici l’énorme incendie qui a ravagé début Juillet 21, les 2000 km2 du massif forestier du Troodos sur l’île de Chypre.
ANNEXES : Sur le détail des projets cumulés de rocades urbaines sur les quatre sites, lire les articles infra :
Agrandissement : Illustration 1
I- Montpellier. Linéaire nouvelle autoroute-rocade (+8 km. Coût 93 M€)
Sources :
Montpellier - Contre la bétonisation, à bas le LIEN RD68 et que vive la ZAD!
STOP À LA DESTRUCTION DE 28 HECTARES DE FORÊT PAR LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE L’HERAULT
À Montpellier, la « Maison de l’écologie et des résistances » expulsée
II Nîmes. Linéaire nouvelles autoroute-rocades Ouest et Nord (+12 Km. 295 M€)
Agrandissement : Illustration 3
Sources :
Nîmes. Rocade Ouest (220 M€)
Nature condamnée autour du projet de contournement de Nîmes
+ Nîmes. Rocade Nord. (75 M€)
Quel projet routier ? La répartition des maîtrises d’ouvrage
Route. Le contournement Nord est relancé et sera terminé en 2028
III Avignon. Linéaire nouvelles autoroutes-rocades Projet LEO (+15 km. Coût 500 M€)
Tranche 1/ 139 M€- Tranche 2/ 143 M€ - Tranche 3/ 216 M€
Agrandissement : Illustration 4
Sources :
RN1007 / Liaison Est-Ouest au Sud d’Avignon (LEO) (DREAL)
Jean Castex a t’il raison de relancer le contournement d’Avignon !
Nouvelle mobilisation contre le projet de contournement routier à Avignon
LEO : une mauvaise réponse à un vrai problème
IV Arles : Linéaire nouvelles rocades-autoroute (+ 26 Km. Coût 750 M€)
Agrandissement : Illustration 5
Sources :
A54 : contournement autoroutier d’Arles
Arles : une autoroute au milieu de la Camargue, une balafre écologique irréparable
En Camargue, la future voie de contournement de la ville d’Arles inquiète les riverains.
Le contournement autoroutier d’Arles ne doit pas sacrifier la Camargue et la Crau