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Billet de blog 19 août 2019

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La bataille des Glières; un fake, une imposture! (suite)

C’est incontestable : la bataille des Glières est un fake, l’historien Claude Barbier l’a établi, (Le maquis des Glières mythes et réalité). Démasqués, les tenants de l’imposture critiquent insidieusement Barbier et perdurent dans l’intox en passant à la didactique en publiant un commentaire sur mon blog : l’article d’un historien didacticien, ou comment enseigner l’histoire en la dénaturant !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En 1952, lorsque je suis né, cela faisait moins d’un siècle que la France avait annexé la Savoie et il y perdurait encore, en quelques endroits, le parfum d’une histoire millénaire. Un vrai beau pays, avec d’immenses vallées couronnées de glaciers, de grandes forêts sans sentiers balisés, de vrais villages, des lacs et de belles montagnes que le tourisme n’avait pas encore transformés en parcs d’attractions.

Ma première découverte de la montagne fut le plateau des Glières, qui ne s’appelait pas alors ainsi. Grimper dans la forêt en dessus de mon village, redescendre sur la Blonnière, monter jusqu'au col du Pertuis et déboucher dans la gorge d'Ablon, me fut comme ouvrir une porte sur le Paradis. Avant l'aube, partir en vélo jusqu'à Thorens, gravir le pas du roc, monter à Champ Laitier pour observer les chamois fous en automne. Du côté de la Balme de Thuy, les premières truites attrapées dans le Nant-Debout, puis monter à la Plaine de Dran. Au printemps passer la nuit à compter les étoiles sur la tête à Turpin, (où j'ai révisé mon bac). Longer le pied des falaises où nul sentier ne mène, là où s'ouvrent les entrées cachées de grottes au sol de sable fin.

Plus d'une fois je me suis installé sur le promontoire de Morette, pour y griller des truites en regardant couler le Fier dans la vallée paisible. Je laissais mon barda dans une petite grotte où il faisait bon se garder de la pluie. Si j’avais su alors que l’endroit même où je me tenais avait été le théâtre d’un tragique combat !

C’était pourtant là qu’en 1793 ceux du Val de Thônes établirent leur camp pour bloquer l’envahisseur Français.

Canons pointés, fusils chargés, sabre au côté, le sang coula. L’affaire se solda par la défaite des Savoisiens, pouvait-elle se solder autrement ?

Trois jours de pillage furent décrétés dans la vallée, le sang coula.

D’une tout autre nature le pillage qui y sévit depuis un demi siècle : Ils ont balafré mes montagnes, ouvert des pistes au bulldozer, saigné les forêts pour tracer des « sentiers  didactiques ». Ils ont même érigé sur le plateau un énorme monument en béton armé pour commémorer un autre combat: La Bataille des Glières, « Première bataille de la résistance ». La belle affaire; un combat qui n’a jamais eu lieu !

Et ils ont coulé le mensonge dans le béton.

Le cimetière de Morette fut placé en bas pour faire oublier le seul vrai combat que connut cet endroit ; celui des Savoisiens contre les Français et que cesse la procession commémorative qui perdurait encore.

C’est que dans les écoles du Val de Thônes, on apprend aux enfants, à ma petite fille, à chanter la Marseillaise.

Qui dira, à ces enfants, que c’est au son de la Marseillaise que l’armée de la République française massacra nos aïeux, sans oublier, tradition oblige, de piller les fermes et les églises ?

Au village, tout le monde savait que la « bataille des Glières » n’avait jamais eu lieu. J’en ai parlé avec des résistants et tous m’ont dit la même chose.

Et voilà qu’aujourd’hui, pour commenter mon propos, on va chercher un professeur de didactique de l’histoire et de la citoyenneté de Genève et on titre son laïus : La résistance aux Glières, développer son histoire ou la dénigrer ?

Effectivement, il s’agit de mon histoire, celle du pays que la France m’a volé et dont elle falsifie l’histoire dans le seul but de « faire aimer la France en formant ses jeunes citoyens ».

Mais cette histoire n’est pas la résidence secondaire d’un historien didacticien genevois qui est ici utilisé tel un mercenaire.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.