Le roi burgonde Gondebaud édicte une constitution en l’an 502, deux ans plus tard il assiste à une cérémonie du pavois: son fils Sigismond est hissé sur un bouclier et acclamé par l’armée. Il devient ainsi roi sans attendre de succéder à son père. Pour que Sigismond puisse régner à Genève, la capitale de son État, Gondebaud a démembré son royaume. Sigismond règne alors sur la Sabwald, un pays représentant à peu près la Savoie historique.
Avitus, évêque de Vienne, accueille Sigismond au sein de l’Église, aussitôt il écrit au pape afin d’obtenir des reliques pour consacrer la cathédrale de Genève. Dans sa lettre, il rappelle au pape la conversion de Sigismond, insistant sur le fait qu’il est
«le premier roi des Gaule à avoir embrassé la vraie foi».
Deux ans plus tard, Clovis suit l’exemple de Sigismond et cède à son épouse Clotilde, nièce de Gondebaud, en recevant le baptême le jour de Noël de l’an 506.
Ainsi le Burgonde Sigismond, souverain de Sabwald, la Savoie historique, entre dans l’Église catholique, apostolique et romaine en l’an 504, tandis que Clovis, roi des Francs, n’est baptisé qu’en 506.
Pourtant, tous les livres d’histoire de France l’affirment : grâce à la conversion de Clovis, la France est devenue la fille aînée de l’ Église.
Grégoire de Tours, auteur de l’Historia Francorum, évêque gallo-romain et premier historien français, a antidaté le baptême de Clovis pour faire de la France la fille aînée de l’Église !
La manipulation historique fut dénoncée par plusieurs historiens dont le Belge André Van de Vyver, le Français Maurice Chaume et le Suisse Justin Favrod. Leurs recherches n’ont eu que peu d’échos.
La falsification de Grégoire de Tours, reprise par ses continuateurs, relève toujours de la version officielle, pour ce qui est de l’histoire de France.