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"Pause humanitaire? "Trêve" ? "Accalmie" ? Ces mots crèvent les oreilles... et le cœur. Une trêve pour qui ? Le temps pour les criminels de se refaire la face entre deux apparitions publiques ? Pour qui nous prennent-ils en prétendant vouloir sauver la vie après l’avoir exterminée ? Comment ne pas ressentir aujourd’hui la honte de se "réjouir" ? Les corps humain.e.s, ou ce qu’il en reste, sont réduits à des chiffres, des pions, des objets politiques de négociation. Qu’adviendra-t-il de ces corps inanimés avec lesquels on ne peut plus rien négocier ? Ce nombre incommensurable de vies innocentes colonisées explosées ? Loin des massacres dont ils sont tous coupables, les patriarches extrémistes, de part et d’autre, prennent des "décisions politiques" en costard - chemises blanches bien propres et bien repassées, amputés de toute intelligence émotionnelle. A la place du cœur : un organe atrophié, dissimulant un égo humilié qui justifierait à lui seul la mise à mort vengeresse, sans ciller, d’un peuple entier.
"Le patriarcat coupe de l’amour" nous dit bell hooks. Il n’y a pas d’autre but tragique que d’exhiber au monde leur illusion de toute puissance phallique. Faut-il vraiment rappeler que la virilité meurtrière emporte aussi les hommes ? Faut-il vraiment rappeler les soldates, soumises ou non à ce système guerrier, pour enfin avoir le droit de pointer du doigt la brutalité d'un pouvoir viriliste ? Au nom de quoi peut-on fermer les yeux là-dessus ? Qu'est ce que la colonisation si ce n'est une violente pénétration sans consentement : un viol, le viol d'une terre.
Encore hier, certains mettaient en scène leurs pulsions sexuelles morbides en exhibant fièrement au monde, leur "masculinité" maladive et malsaine. Faut-il vraiment rappeler qu’en terre patriarcale nos corps de femmes sont le point d'intersection où l’on viole ? Et ce, peu importe de quel côté se trouve l'oppresseur .
Arrêtez de violer ! Arrêtez de tirer ! Cessez-le feu ! Cessez-le feu ! Rendez les otages et les prisonnier.e.s ! Cessez-le feu à jamais. Ce cri féministe se perdra peut-être parmi les autres mais devant ce désastre, il est déjà trop tard. Il ne reste que la honte, il ne reste que les larmes, il ne reste que le sang.