Une Grande Dame.
C’est ce que vous auriez pu devenir si vous aviez eu une conscience, Madame Buzyn.
Une grande dame.
Une femme d’honneur, c’est ce que vous auriez pu être.
Une héroïne de Guerre, c’est ce que nous aurions pu entendre alors !
Une résistante de la première heure…
A la condition que ce que vous dites soit vrai.
Vous saviez, dites-vous ? Et vous n’avez rien fait ?
Au lieu de cela, vous avez choisi de vous taire, godillot à la solde de vos pairs.
Vous avez sacrifié le bien public sur l’autel d’une conception minable de la politique.
Votre silence, à ce moment précis (Janvier-Février 2020) serait-il lié aux choix de restrictions budgétaires que votre gouvernement a continué d’imposer à l’Hôpital Public ? (100 000 lits supprimés en 20 ans, dont 4000 en 2 ans).
Vous avez justifié pleinement le sacrifice des services publics de santé. Comme tous les autres.
Vous avez assumé toutes ces contre-réformes libérales de la Retraite par répartition, de la Sécurité Sociale, de l’assurance chômage, etc. que les gouvernants successifs ont désignés comme « coûts, charges, » non rentables et insupportables par la collectivité publique. Comme tous les autres.
Alors que cette même collectivité publique (l’État) distribuait nos impôts aux grandes « entreprises » qui les redistribuaient à leurs actionnaires au nom desquels cette distribution s’effectuait, largement abondée de cadeaux divers sans aucun retour jamais ( ni embauches ! Ni protection des salariés ! Ni augmentation du Smic !) qu’avez-vous répondu aux blouses blanches de tous les personnels de l’Hôpital Public jetées à terre par désespoir dans la dernière période ?
A ceux qu’aujourd’hui votre « chef de service » dans la hiérarchie politicienne décrit comme des « Héros », vous avez envoyé la matraque et les gaz lacrymogène.
Alors que depuis des décennies, vos discours de gouvernants n’étaient faits que de « respect des règles d’austérité, faire baisser la dépense publique, rentabilité, indicateurs de performance, minutage codifié de chaque acte, fusion », maintenant le Président Macron déclare que « il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché… ».
Madame la Ministre, vos larmes ne changent rien à l’affaire, ni vos remords ! Avec le Premier Ministre, le Président de la République, les autres membres du gouvernement, vos députés-playmobil, vous faites partie de la même chaine de responsabilité. Et je ne vous renvoie pas seulement au tribunal de l’Histoire tant celle-ci est l’objet de vos manipulations.
Ma mère a 89 ans, elle en en pleine forme. Ma sœur et moi sommes « sujets à risque » avec une maladie chronique et avons suivi strictement les consignes données, tardivement hélas.
Si je meurs, après avoir fait l’objet d’un tri à l’entrée d’un service de réanimation, je demande à mes enfants, à ma famille, à mes amis, à mes voisins, à mes camarades de manifestations d’intenter un procès contre vous, auprès de tribunaux populaires s’il le faut. Si ma mère ou ma sœur décèdent pour les mêmes raisons, alors je l’intenterai moi-même.
Et même si aucune d’entre nous, ni aucun de nos proches ne meurt, sachez Mesdames et Messieurs nos gouvernants qui avez participé de près ou de loin à cette casse des solidarités, sachez que nous intenterons ces procès au nom de tous ceux qui seront morts par votre faute.
Vous serez déclarés coupables.
Vous devrez répondre de vos actes quand l’Union Nationale aura fait long feu, de votre propre fait : allez-vous continuer à verser des sommes indues à la finance globalisée ?
Nous avons compris que les puissants ne valident « l’État-Providence » que pour préserver le système et leurs profits.
Mais alors l’humanité n’aura-t-elle pas disparu, sous les coups de boutoirs de vos profits, à cause de ce que vous continuez d’infliger à son environnement ?
Leïla Cukierman