Bonne nouvelle, les fonds sociaux augmentent de 50 %
Le ministre Pap NDiaye vient d’annoncer une augmentation de 50 %, dès cette rentrée, des fonds sociaux délégués aux établissements pour venir en aide aux familles dans le besoin. En ce temps d’inflation et d’augmentation de la pauvreté, il s’agit là d’une bonne nouvelle pour nos concitoyens les plus pauvres.
On peut ainsi espérer que ces crédits vont cesser d’être une variable d’ajustement budgétaire pour le ministère. Nous avons en effet mis en évidence dans notre rapport de 2015[1] les baisses drastiques d’avant 2012, les fonds sociaux étant passés de 71 millions d’euros en 2001 à 32 millions d’euros en 2012, soit une division par deux. Ce véritable pillage des fonds sociaux s’est effectué en pleine crise économique et dans un silence politique et médiatique assourdissant. Une augmentation des crédits est ensuite intervenue, les fonds sociaux ayant été portés à 59 millions en 2017. Mais ils ont à nouveau été divisés par deux en 2020 (30 millions) et ont été portés à 47 millions en 2021. L’augmentation de 50 % qui vient d’être annoncée va permettre de pouvoir disposer d’un budget d’environ 70 millions d’euros, ce qui fait revenir enfin à la somme que les établissements recevaient en 2001. Si malheureusement la pauvreté continuait de croître, l’effort très important qui vient d’être annoncé ne pourrait qu’être une étape vers une revalorisation plus importante encore.
L’annonce du ministre va permettre établissements de déployer leur politique sociale et d’accompagner, grâce à ces fonds sociaux augmentés, ceux de nos concitoyens qui rencontrent des difficultés. Dans de très nombreux établissements, ces crédits sont d’ailleurs vite dépensés, il n’y a pas de reliquats. Les fonds sociaux y sont utilisés avec discernement, tact et discrétion. Parce que la pauvreté a des conséquences lourdes dans la vie des élèves concernés, des établissements intègrent d’ailleurs un volet social à leur projet d’établissement.
Les fonds sociaux répondent à des besoins (accéder à la restauration scolaire, acheter la tenue de sport, payer le voyage scolaire…), ils ne sont pas une aumône faite aux pauvres. Ces crédits sont délégués aux établissements par la République qui n’oublie pas que la fraternité donne tout son sens à notre devise.
Jean-Paul Delahaye
Inspecteur général de l'éducation honoraire
[1] Grrande pauvreté et réussite scolaire, le choix de la solidarité pour la réussite de tous, MEN, 2015. Grande pauvreté et réussite scolaire : le choix de la solidarité pour la réussite de tous | Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse