
Agrandissement : Illustration 1

Covid, Guerre en Ukraine, la société de contrainte écologico-technologique sert tranquillement les rets de son Règne machinal. Dans le Figaro, on apprend comment le « compteur Linky prend le contrôle de nos chauffe-eau », permettant au gouvernement, via Enedis, de supprimer le régime d'heure creuse en milieu de journée à compter du 15 octobre prochain. On nous dit que c'est pour notre bien, qu'on fera des économies, parce que les comportements de consommation ont changé, que "cette mesure sera quasi transparente pour le consommateur". Passons sur le "quasi", qui ne veut rien dire. C'est soit transparent, soit mat, brumeux, opaque, trouble, caché, bizarre. Bon, passons.
Aujourd'hui le chauffe-eau, demain peut-être les plaques de cuisson. Qui sait si on pourra toujours cuisiner nos plats nous mêmes à l'avenir ! Salauds de Russes ! Enfin, il nous restera bien quelques Darkstore à piller via une app, ou les plateformes Uber ou Deliveroo à sonner pour faire venir un loufiat nous apporter nos burgers. L'espoir est là, au bout du doigt.
Ailleurs, on lit les mots de la ministre Agnès Pannier-Runacher assurant qu’il "n’y aura pas de police des températures". Heureusement, le Covid nous a appris que la parole de nos dirigeants ne les engage nullement, donc tout ce qui est annoncé est à prendre à l'exact opposé (cf pass vaccinal dans les bars, obligations diverses, etc).
Organisation cybernétique de la société, gouvernement par la machine, mine de rien, les mauvais augures commencent à devenir plus concrets que jamais. On nous avait prévenus, mais nous n’avons rien fait. En tous cas, nous avons laissé faire. Certains en maugréant, la plupart étant ailleurs, dans les limbes du Metavers, vissés aux écrans depuis trop longtemps pour savoir encore lever la tête.
Parmi ces oracles, il y eut Epicure, Jacques Ellul, Simone Weil, Georges Bernanos, Antoine de Saint-Exupéry, Pierre Fournier, Ted Kaczynszki ou Bernard Charbonneau. Tant d’autres. Depuis 20 ans, PMO a repris le témoin. Cette flammèche allumée par les naturiens et véritables écologistes, ils la soignent à coup d’enquête critique. Nous en avons déjà parlé ici, on le répétera sans relâche : à toi qui places la défense de l’humain et de la nature tout en haut de tes préoccupations, à toi qui, sans vraiment poser des mots sur ton mal être, sens que la vie devient de plus en plus contraignante, il te faut lire Pièces et main d’œuvre.
Voilà deux décennies que cette phalange d’animaux politique sonne le tocsin. Comme leurs glorieux prédécesseurs, ils ont eu le tort d’avoir raison trop tôt. Comme leurs glorieux prédécesseurs, ils n’ont pas été entendus. Écoutés serait plus juste. Et voilà que le superbe podcast Floraisons donne l’occasion à ceux qui ont des oreilles d'entendre et prendre le soin de réparer l'affront.

Agrandissement : Illustration 2

Animé par Lorenzo Papace, aussi bon interviewer qu’arrangeur, monteur, photographe, graphiste et pianiste (l'homme semble être une sorte de Shiva à deux bras), Floraisons est une surprise bienvenue dans l’océan des podcasts dits "engagés". Sa ligne est claire, répétée à chaque fin d’émission : « Si l’on veut vraiment combattre toutes les dominations, hiérarchies, inégalités, discriminations, exclusions, il faudrait au premier chef se dresser contre la plus puissante, la plus menaçante et la moins réversible des dominations : le techno totalitarisme. Ni techno dieu, ni techno maître, vive la Liberté. Et surtout, vive l’Anarchie ! »
En ces temps de terreur nucléaire, de pénurie énergétique, de menace de guerre totale, il est bon d’écouter ce que PMO a à dire sur le sujet. S’il ne restait qu’un épisode, ce serait celui-là. Malville, 31 juillet 1977. 60 000 opposants viennent hurler leur opposition à la construction du surgénérateur Superphénix. Ce jour-là, le dernier symbole de la lutte anti-nucléaire tombe, en même temps que meurt Vital Michalon et que sont arrachés certains membres à des manifestants. Rappel : bien avant d'anéantir, le nucléaire tue, il mutile.

Cet épisode est une plongée dans la construction du nucléaire en France - depuis les époux Curie, jusqu’aux mini centrales vendues par Emmanuel Macron -. C'est aussi la chronique d’une défaite, le fiasco d’une génération belle et radicale, broyée par la machine étatique, asphyxiée par la non-violence, trahie par ses chefs. De ce jour, cristallisation d'années de luttes, reste un tas de cendres et de regrets sur lesquels les fossoyeurs technocrates peints en vert ont planté les graines d’un Parti devenu Europe Écologie Les Verts.
En parallèle à cette écoute, la lecture de Mémento Malville, donnera encore plus de grain à moudre à celles et ceux qui voudraient bien comprendre pourquoi tout cela a mal tourné pour notre humanité nucléarisée. Ce morceau de bravoure littéraire, introspection d’un de ceux qui en fut, et qui tente de faire encore aujourd’hui, devrait être lu par toute âme anti-nucléaire. Qui sait, cette matière à penser de première qualité fera peut-être tomber en désuétude le gourou Jancovici et sa clique de fous, avides branlotteurs de radium.
Ni nucléaire, ni industrie, vive Floraisons ! Et surtout, vive PMO !
Retrouvez aussi :