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Billet de blog 14 avr. 2014

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Bon alors, d'où tu sors ?

 Autant évacuer tout de suite cette question bien compréhensible, que je puisse parler de fond, de ce que nous allons faire dans long, le moyen et le court terme, et aussi témoigner. La commission électorale m'a choisie sur la base de :Un document écrit de deux pages maximum, dénommé « profession de foi », plus tard explicité en « votre CV et profession de foi (présentation, parcours, motivations, engagements...) ». Je vous joins une version quasiment identique à celle que j'ai transmise. ("CV/profession-de-foi" de Diane Vattolo pour la Comission électorale ND, fichier attaché en fin de billet)Un oral de 25 minutes, dont 10 maximum de présentation libre suivie de questions. En voici l'essence.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Autant évacuer tout de suite cette question bien compréhensible, que je puisse parler de fond, de ce que nous allons faire dans long, le moyen et le court terme, et aussi témoigner.

 La commission électorale m'a choisie sur la base de :

  1. Un document écrit de deux pages maximum, dénommé « profession de foi », plus tard explicité en « votre CV et profession de foi (présentation, parcours, motivations, engagements...) ». Je vous joins une version quasiment identique à celle que j'ai transmise. ("CV/profession-de-foi" de Diane Vattolo pour la Comission électorale ND, fichier attaché en fin de billet)

  2. Un oral de 25 minutes, dont 10 maximum de présentation libre suivie de questions. En voici l'essence.

En 2005, s'annonçait le référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. Or j'aime l'Europe, j'aimais en tout cas beaucoup l'idée que je m'en faisais : les nations européennes qui coopèrent au lieu de se taper dessus, une si enrichissante diversité, culturelle, linguistique, etc. Nous étions en train de construire quelque chose qui allait dans le bon sens, en attendant de le réussir à l'échelle mondiale. Donc il était pour moi évident que j'allais voter oui, puisque j'aimais l'Europe, je voulais juste avoir quelques arguments valables en faveur de ce projet de traité constitutionnel, or, même dans les émissions intellectuelles que j'écoutais à l'époque, je ne parvenais pas à avoir d'informations de fond, d'analyse, sur le sujet.

Alors j'ai acheté le texte intégral et je l'ai lu. Je l'ai lu attentivement, annoté, fouillé et j'ai beaucoup appris ! En lisant la partie I, j'ai découvert l'Europe réelle et ses institutions : « ah bon, c'est si peu démocratique l'Europe ? Le parlement a si peu de pouvoirs ?». Certes ce projet proposait bien d'accroître légèrement (mais si peu !) les pouvoirs du parlement. En lisant la partie II, la charte des droits fondamentaux, je pleurais presque de plaisir à voir ce texte, les droits de l'homme en mieux (à quelques exceptions près tout de même), des droits sociaux et environnementaux par exemple, c'était beau, je voulais voter ça... mais j'ai lu jusqu'au bout... et le « titre VII  : Dispositions générales régissant l’interprétation et l’application de la charte  » me semblait assez clairement interprétable en « tout ça c'est bien, mais ça ne crée aucune compétence nouvelle à l'union européenne, ça ne passe pas par exemple au-dessus de la libre circulation des capitaux, ni au-dessus de lois nationales, bref, ce n'est qu'une belle déclaration, non contraignante », j'ai même appelé le numéro officiel mis à disposition par l'Europe où des juristes répondaient aux citoyens, et la jeune femme qui m'a répondu a confirmé mon interprétation, et m'a même aiguillé vers d'autres articles et signalé d'autres textes officiels dans la même veine... Je passe sur ceux-ci et sur la partie III tellement absconse (et pourtant cruciale).

Finalement, j'ai voté et milité pour le NON à CE projet de traité constitutionnel, car j'en voulais un autre, avec une Europe bien plus démocratique, sociale, et avec une constitution lisible par tous, car le temps que j'y ai passé ne peut être exigé de tous les citoyens. Je conçois cependant très bien qu'on ait pu voter oui et même encore le défendre, car il y a aussi quelques avancées dans le bon sens dans ce texte.

Néanmoins ma révolte a commencée là, parce qu'on osait me dire qu'il n'y avait pas d'alternative à CE texte. Et d'où ? Le politique est au service du citoyen, si le citoyen veut un autre texte, le politique doit lui fournir ou démissionner de ses mandats. Or nos « représentants » du parlement français, malgré la victoire du NON contre leur avis ultra-majoritaire, on fait passer ce texte sans même en changer une virgule ! Déni de démocratie, extrême violence du mépris de ce que de ce jour j'ai appelé une « classe politique » envers le peuple, considéré comme trop stupide. Et d'oser nous parler de « pédagogie » là où il ne s'agit aucunement de cela, car la bonne pédagogie, c'est celle qui vise à émanciper, pas à convaincre. Et je sais de quoi je parle, je suis prof, et si je reconnais qu'il est parfois difficile d'expliquer simplement des concepts ardus, c'est toujours un manque de l'expert (ou du prof) en cas d'échec quand le destinataire essaye vraiment.

De ce moment date mon « éveil politique », j'ai voulu reprendre la main, ne sachant trop comment, j'ai d'abord beaucoup étudié le sujet comme j'ai pu, avec toute la rigueur de mon éducation scientifique (esprit critique, références des sources...), puis je me suis engagée. Ne parvenant pas à trouver un parti politique dans lequel je me reconnaisse suffisamment avant Nouvelle Donne, j'ai concentré mon action sur le secteur associatif, qui me semble toujours aujourd’hui être un acteur politique de premier plan.

Parce que je crois encore à l'Europe, mais à une Europe bien plus démocratique et sociale, parce que je pense être en mesure de faire bien le travail si je suis élue, et parce que dans ce cas j'aurais plaisir à transmettre ce que j'ai appris à d'autres citoyens et à leur laisser la place (parce que j'aime beaucoup mon actuel boulot et que je pourrais bien en aimer d'autres), parce que j'ai vraiment envie de travailler très fort à innover dans le sens d'une démocratie plus ouverte et réellement participative, élue ou pas. Et enfin parce que si l'on croie à ça, ben il faut bien que des citoyens non professionnels osent essayer de se lancer, me voici devant cette commission électorale, démocratiquement tirée au sort parmi les adhérents volontaires, pour qu'elle ait le choix.

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