Pendant sa campagne électorale, Donald Trump avait fréquemment indiqué qu’il règlerait de multiples problèmes en un éclair, par la puissance de ses décrets et le miracle de ses mises en scène. Il se vantait d’être en capacité de régler la guerre en Ukraine « en 24 heures ». Il avait même indiqué au journal ukrainien Kyiv Independent, comment il envisageait de procéder : "Je dirais à Zelensky : plus rien. Vous devez conclure un accord. Je dirais à Poutine : si vous ne concluez pas d’accord, nous allons lui donner beaucoup. Nous allons (donner à l’Ukraine) plus que ce qu’elle n’a jamais reçu si nous le devons. Je conclurai l’affaire en un jour. Un jour !". Il est aujourd’hui possible d’y voir plus clair sur sa stratégie magique. Elle consiste à abandonner l’Ukraine aux appétits de la Russie expansionniste de Vladimir Poutine.
En parallèle, ce choix politique s’accompagne d’une rhétorique digne de Georges Orwell. Ainsi selon Donald Trump :
- L’agressé, c’est l’agresseur.
- Le soutien, c’est la spoliation.
- La démocratie, c’est la dictature.
- La lâcheté, c’est le courage.
Il y aurait de quoi éclater de rire à de telles inepties, si les enjeux n’étaient aussi considérables. Les propos tenus le 19 février 2025 par Donald Trump considérant que Volodymyr Zelensky est un « dictateur sans élection » sont scandaleux, injurieux et absurdes. En outre, ils contribuent à reprendre mot pour mot la rhétorique du Kremlin.
Donald Trump est donc à la fois un ventriloque et une marionnette. Réalité peu reluisante pour un prétendu « homme fort » capable de négocier et de faire des deals que lui seul serait capable d’obtenir… Imaginons, une seconde que les Etats-Unis d’Harry Truman (président de 1944 à 1952), ou de Dwight Eisenhower (président de 1952 à 1960), se soient comportés de la sorte. Ils auraient demandé deux fois le remboursement du plan Marshall aux pays européens exsangues après le Second conflit mondial, ou auraient abandonné Berlin-Ouest lors du blocus de juin 1948 à 1949, ou auraient qualifié les régimes démocratiques occidentaux de dictatures capitalistes pour ne pas déplaire à Oncle Joe (surnom donné à Joseph Staline par Winston Churchill).
Quant au reproche d’absence de démocratie en Ukraine, il est certain que Vladimir Poutine constitue un modèle dans ce domaine… N’a-t-il pas été élu avec plus de 88 % des voix à la présidence de la Fédération de Russie, en mars 2024, après avoir éliminé ses principaux opposants (dont Alexeï Navalny assassiné en février 2024, parmi tant d’autres), ou interdit de concourir ceux qui auraient pu critiquer sa politique belliciste. Un modèle de démocratie, vous dis-je. Rappelons qu’il s’agit de son cinquième mandat. Si l’on oublie la période 2008-2012 où il occupait le poste de « premier ministre » de son fidèle Dmitri Medvedev, il avait été élu en 2000 et 2004 pour quatre ans. Puis, après avoir changé la constitution, il avait été élu pour 6 ans en 2012 et 2018. Il s’est par ailleurs autorisé à pouvoir présider la Russie jusqu’en 2036, soit 8 ans après la fin du second mandat Donald Trump.
Donald Trump n’est donc bien qu’une misérable marionnette dotée de la puissance de frappe de la première puissance mondiale.
N’en déplaise à Donald Trump, ou à son acolyte, Vladimir Poutine, il n’existe qu’un homme fort, actuellement et il se nomme Volodymyr Zelensky. Lui, résiste dans une situation périlleuse, dans un pays dévasté et se retrouve trahi par certains de ses premiers soutiens.
Donald Trump est donc tout à la fois le ventriloque de Vladimir Poutine et sa marionnette. Il est probable qu’il ne tarde pas à qualifier Volodymyr Zelensky de « nazi ». Le message sera probablement diffusé sur le résultat social de Donald Trump « Truth Social », traduction américaine de la soviétique Pravda… A moins, bien entendu que le terme ne bénéficie d’une connotation positive dans l’entourage proche de Donald Trump, qu’il s’agisse des références fréquentes de J.D. Vance, ou de celles d’Elon Musk.
Quant à la prétendue force de Donald Trump, elle n’est qu’un mirage destiné à ses fidèles soutiens, aux Etats-Unis, comme en Europe. Il n’y a pas plus faible que celui qui cède sans combattre. Le bras de fer avec Vladimir Poutine n’avait pas commencé que Donald Trump avait déjà capitulé.
Donald Trump n’est donc rien d’autre que la marionnette ventriloque de Vladimir Poutine.
Mais, il aurait fallu le talent d’un Charlie Chaplin pour parvenir à nous faire rire d’une telle incongruité…