Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

422 Billets

0 Édition

Billet de blog 3 octobre 2025

Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

Non à la République des élites !

La République devrait appartenir à ses citoyens. Mais elle semble confisquée par une caste qui festoie dans le luxe, distribue privilèges et honneurs à ses proches, tandis que le peuple endure précarité et mépris. Contre cette trahison des idéaux, levons la voix : non à la République des élites !

Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Non à la République des élites !

La République, selon ses principes fondateurs, appartient au peuple. Elle devrait incarner la volonté collective, protéger l’intérêt général et garantir la justice sociale. Pourtant, dans la réalité contemporaine, elle semble de plus en plus confisquée par une caste privilégiée : celle des élites politiques, administratives et économiques. Ce qui devait être un système au service de tous s’est mué en instrument au service de quelques-uns.

Les exemples abondent. Les dirigeants multiplient les avantages, s’octroient des rémunérations démesurées et distribuent décorations, postes honorifiques et privilèges à leurs familles, à leurs amis et à leurs alliés politiques. Cette logique clientéliste, qui devrait être l’exception, devient la règle tacite d’un pouvoir dévoyé. Pendant ce temps, le citoyen ordinaire subit l’austérité, la hausse du coût de la vie, l’insécurité sociale et l’érosion de ses droits fondamentaux. L’écart se creuse entre une minorité festive et repue, et une majorité condamnée à la résignation.

Ce détournement de l’esprit républicain n’est pas anodin : il mine la légitimité même de l’État. Car lorsque les institutions sont perçues comme un théâtre de vanités pour une petite oligarchie, la confiance civique s’effondre. On ne croit plus à l’impartialité de la justice, on se méfie des lois votées, on tourne le dos à une politique qui n’est plus synonyme de bien commun. Le citoyen, au lieu de se sentir représenté, se vit comme un spectateur trompé, voire comme une victime.

On nous parle sans cesse de mérite, de démocratie, d’égalité des chances. Mais comment croire à ces mots lorsque ce sont toujours les mêmes dynasties qui se perpétuent, lorsque l’accès aux postes de décision est verrouillé par des réseaux fermés, lorsque l’argent public devient une monnaie d’échange pour acheter loyautés et silences ? La République des élites est une imposture. Elle nie l’essence même de la souveraineté populaire.

Face à ce constat, il ne s’agit pas de sombrer dans le cynisme ou le désespoir, mais de réaffirmer un principe simple : la République appartient à ses citoyens, non à ses gestionnaires. La démocratie ne se réduit pas à un rituel électoral, elle exige une vigilance permanente, une participation active, une contestation lucide face aux dérives. Refuser la République des élites, c’est réclamer une République de responsabilité, de transparence et de justice.

Il est temps de rappeler aux détenteurs du pouvoir qu’ils ne sont pas des monarques de substitution, mais des serviteurs temporaires d’un peuple souverain. Toute autre conception n’est qu’une trahison.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.