2 août 2025 : l’éclipse qui n’a jamais eu lieu
Au début du mois d’août 2025, une information a semé le trouble sur les réseaux sociaux en Indonésie. Des publications largement partagées affirmaient qu’une éclipse solaire totale allait plonger la Terre dans une obscurité complète pendant six minutes, le vendredi 2 août.
Certains y voyaient un signe divin, d’autres un phénomène rare digne d’être redouté. Sur TikTok, Instagram et X, les vidéos sensationnalistes se sont multipliées, souvent accompagnées d’appels à la prière ou de discours ésotériques.
Rapidement, l’agence indonésienne de météorologie et de géophysique, la BMKG, a réagi. Aucun phénomène céleste n’était prévu ce jour-là au-dessus de l’Indonésie. Les données astronomiques sont formelles : l’éclipse solaire de 2025 aura bien lieu, mais à une date différente et dans un tout autre coin du globe.
La vraie éclipse : un événement austral en septembre
Ceci se produira le 21 septembre et ne sera visible que depuis certaines zones de l’hémisphère sud. L’Australie, la Nouvelle-Zélande et une partie de l’Antarctique se trouvent sur la trajectoire de l’ombre lunaire. L’Indonésie, elle, ne sera pas concernée.
Cette confusion révèle un phénomène devenu courant : la diffusion virale de fausses informations scientifiques, souvent mêlées à des croyances religieuses ou des angoisses collectives. L’éclipse inventée du 2 août en est un exemple frappant, où l’imaginaire cosmique a pris le pas sur les faits.
La prière de l’éclipse : un souvenir prophétique
Au-delà de la rumeur, cet épisode a ravivé la mémoire d’une pratique méconnue dans la tradition islamique : la prière de l’éclipse, ou salat al-kusuf. Selon les récits rapportés par Aïcha, épouse du Prophète Muhammad, une éclipse solaire s’est produite à Médine à l’époque de la mort de son fils Ibrahim. Devant l’émotion populaire, le Prophète s’est adressé à la communauté : « Le soleil et la lune sont deux signes parmi les signes de Dieu. Ils ne s’éclipsent pas pour la mort ou la naissance de quiconque. Lorsque vous les voyez, priez. »
Il dirigea alors une prière spécifique, différente des prières quotidiennes : plus longue, plus méditative, marquée par plusieurs inclinaisons et prosternations. Ce geste rituel avait pour but de rappeler l’humilité humaine devant la grandeur cosmique, et d’inviter chacun à réfléchir sur sa place dans l’univers.
De l’obscurité céleste à la lumière intérieure
L’éclipse annoncée n’a pas eu lieu, mais elle a été pour certains croyants une opportunité de se recentrer. Des mosquées, notamment à Yogyakarta, ont organisé des veillées de prière et des moments de méditation, en réponse à l’agitation numérique. « Même s’il n’y a pas d’éclipse dans le ciel, il y en a peut-être une dans nos cœurs », a déclaré un imam à ses fidèles.
Cette réponse spirituelle contraste avec le tumulte des réseaux sociaux. Là où l’algorithme appelle au choc et à la peur, la tradition appelle à la prière et à la réflexion. Une fausse éclipse peut ainsi devenir un miroir : non pas de la fin du monde, mais de nos illusions, de nos angoisses collectives, et de notre besoin de lumière.
Source :
www.detik.com/edu/detikpedia/d-8040933/benarkah-2-agustus-2025-akan-ada-gerhana-matahari-total-cek-faktanya/amp