Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

448 Billets

0 Édition

Billet de blog 7 octobre 2025

Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

« Un roi doit régner ou mourir » : Saint-Just à l’épreuve du monde contemporain

« Un roi doit régner ou mourir », disait Saint-Just. Aujourd’hui, ses mots frappent nos dirigeants inertes, corrompus ou indécis : incapables de protéger leurs peuples, ils sont déjà morts. La légitimité n’est pas un titre, c’est un acte ; régner sans courage, c’est trahir, et trahir équivaut à mourir.

Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Un roi doit régner ou mourir » : Saint-Just à l’épreuve du monde contemporain

« Un roi doit régner ou mourir », dit Saint-Just. À l’époque de la Terreur, ces mots fendaient l’air de l’Assemblée nationale comme une lame : le roi était sommé de justifier sa légitimité par l’action, et l’échec se payait de sa vie. Aujourd’hui, il n’y a plus de monarques absolus, mais la question demeure : que vaut un pouvoir qui n’assume pas sa responsabilité ? Dans un monde saturé de promesses non tenues, de scandales politiques et de manipulations médiatiques, la radicalité de Saint-Just résonne comme un rappel brutal : régner implique des actes, pas des paroles. Et quand le pouvoir faillit, il meurt — non pas toujours physiquement, mais dans la conscience collective et dans l’érosion de sa légitimité.

Le pouvoir comme devoir absolu

Saint-Just ne parle pas de force brute pour la force brute. Il parle d’un impératif moral : le pouvoir est un service, et non un privilège. Un roi qui trahit son peuple ou reste inerte devant l’injustice échoue dans sa fonction et mérite le jugement historique — et parfois physique. Transposé aujourd’hui, cela signifie qu’un dirigeant incapable de protéger ses citoyens, qu’il s’agisse d’une crise sanitaire, économique ou environnementale, trahit l’essence même de son mandat. La pandémie de COVID-19 l’a montré : l’incapacité, l’incompétence ou la désinformation peuvent coûter des milliers de vies. Saint-Just aurait dit : « Si tu ne protèges pas ton peuple, tu es mort. »

La légitimité face à la faillite morale

Le « mourir » de Saint-Just n’est pas seulement une mort physique : c’est la perte de légitimité. Aujourd’hui, combien de dirigeants survivent politiquement malgré la corruption, le mensonge ou l’injustice ? La radicalité de Saint-Just devient alors une accusation : vous régnez à quel prix ? Quand le peuple ne croit plus en vous, votre pouvoir est déjà mort. Les élections, les manifestations et les réseaux sociaux sont autant de tribunaux modernes, implacables et publics. Le roi d’hier est remplacé par le politique, le PDG ou le président de commission : tous soumis à l’exigence de résultats et de responsabilité.

Une éthique radicale pour le monde moderne

La force de Saint-Just réside dans la clarté morale de sa position : il n’y a pas de compromis avec la responsabilité. Un pouvoir faible ou indécis n’est pas seulement inutile ; il est nuisible. Dans nos sociétés contemporaines, où la parole publique se dilue dans les slogans et les promesses creuses, cette radicalité choque mais éclaire. Régner, c’est agir avec efficacité et justice, sous le regard impitoyable de l’histoire et de la conscience collective. Toute autre posture est une trahison.

Polémique contemporaine

On pourrait rapprocher Saint-Just des crises actuelles : dirigeants qui retardent des décisions vitales, institutions incapables de protéger leurs citoyens face aux catastrophes, gouvernements qui sacrifient l’éthique au profit de l’opportunisme. Saint-Just nous hurle : « Vous ne pouvez pas survivre au jugement de votre peuple si vous n’exercez pas pleinement votre pouvoir ! » La formule « régner ou mourir » devient un phare pour une démocratie où la passivité ou la faiblesse équivaut à la mort politique et morale.

Régner ou mourir : Saint-Just face aux dirigeants modernes 

Saint-Just n’est pas un vestige du passé ; il est une conscience aiguë pour notre époque. Son cri, « Un roi doit régner ou mourir », traverse les siècles pour nous rappeler une vérité simple et radicale : le pouvoir n’est légitime que s’il est exercé avec justice, courage et responsabilité.

Dans le monde d’aujourd’hui, ce n’est pas seulement la vie du dirigeant qui est en jeu, mais la vie et la confiance de tous. Ne pas régner correctement, c’est déjà mourir. Et si Saint-Just nous regarde depuis la Révolution, il nous juge avec la même rigueur, et sans pitié.

Si Saint-Just revenait aujourd’hui, il n’aurait pas de mots doux pour nos dirigeants. « Un roi doit régner ou mourir », disait-il. Et vous, dirigeants du monde, combien d’entre vous ont déjà « mouru » politiquement sans le savoir ?

https://m.youtube.com/watch?v=eH1plZ4ny-4&pp=ygUVU2FpbnQganVzdGUgZGlzY291cnMg

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.