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Billet de blog 12 octobre 2025

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Indonésie 2026 : quand « non halal » rime avec illégal

À partir d’octobre 2026, tous les produits alimentaires, boissons, médicaments et cosmétiques vendus en Indonésie devront afficher une certification halal. Sans étiquetage clair, la vente devient illégale. PME et multinationales, comme L’Oréal, sont déjà sur le pied de guerre face à cette révolution du marché.

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Indonésie 2026 : quand « non halal » rime avec illégal

À partir du 18 octobre 2026, l’Indonésie imposera une révolution silencieuse mais décisive sur le marché de la consommation : tous les produits alimentaires, boissons, médicaments et cosmétiques destinés à la vente devront être certifiés halal. Cette obligation découle de la loi n°33 de 2014 sur la garantie des produits halal, complétée par le règlement gouvernemental n°42 de 2024. Une mesure qui ne se limite pas à un simple étiquetage, mais qui transforme en profondeur les pratiques commerciales dans le pays le plus peuplé du monde musulman.

Le directeur de la BPJPH (Badan Penyelenggara Jaminan Produk Halal), Ahmad Haikal Hasan, a insisté sur la distinction fondamentale entre absence de certification et illégalité : « Un produit sans certificat halal n’est pas automatiquement illégal. Ce qui est illégal, c’est la commercialisation d’un produit sans étiquetage clair ». Autrement dit, toute entreprise qui vendra un produit non certifié sans mentionner explicitement son statut s’expose à des sanctions.

Pour les petites et moyennes entreprises (PME), cette nouvelle réglementation pouvait sembler un obstacle insurmontable. Consciente de la nécessité de ne pas étouffer l’économie locale, l’État a fixé le délai d’application à octobre 2026, offrant ainsi aux PME le temps de s’adapter et de demander la certification nécessaire. Selon la BPJPH, quelque 3,5 millions de certificats halal devraient être délivrés aux PME d’ici 2025.

Cette démarche, au-delà de ses implications légales, s’inscrit dans une logique de confiance et de transparence. Les consommateurs indonésiens pourront désormais choisir en toute connaissance de cause, tandis que le marché se conforme progressivement aux normes internationales de qualité et de sécurité. Mais elle pose aussi une question philosophique et commerciale : jusqu’où la réglementation peut-elle imposer une morale alimentaire ?

Commentaire final : L’Oréal halal ?

Avec la portée internationale de la marque, cette nouvelle réglementation soulève des interrogations concrètes pour les géants de la cosmétique. Les produits L’Oréal vendus en Indonésie devront-ils être certifiés halal ? Et si oui, jusqu’où l’entreprise devra-t-elle modifier ses formules, ses chaînes de production et son étiquetage pour se conformer à cette exigence ? Une question qui illustre parfaitement la rencontre, parfois tendue, entre mondialisation des marques et législations locales.

Source :

https://www.detik.com/hikmah/khazanah/d-8147491/awas-produk-tanpa-sertifikat-halal-dikategorikan-ilegal-mulai-2026

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