Israël traîne l’Indonésie devant le TAS : quand le sport devient champ de bataille diplomatique
L’affaire pourrait sembler anodine : des athlètes israéliens empêchés de participer aux Championnats du monde de gymnastique artistique à Jakarta. Mais derrière ce refus de visa, c’est toute la tension géopolitique qui s’invite sur le praticable. Le 12 octobre 2025, la Fédération israélienne de gymnastique a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), contestant la décision indonésienne. Et dans le même mouvement, le sport mondial s’interroge : peut-on encore séparer la gymnastique de la géopolitique ?
L’Indonésie, pays le plus peuplé du monde musulman, n’a pas hésité à faire un geste de solidarité envers Gaza. Dans un contexte marqué par les bombardements israéliens, qui ont fait plus de 67 000 morts selon les autorités locales, le refus d’accorder un visa à six athlètes israéliens n’est pas qu’une décision administrative. C’est un message politique clair : l’Indonésie ne transige pas avec la cause palestinienne.
Du côté israélien, le scandale est manifeste. « C’est une violation des règles du sport international », fulmine la Fédération. La neutralité sportive, concept abstrait mais sacro-saint dans les règlements, se heurte ici aux réalités d’un conflit meurtrier. La gymnastique devient ainsi un miroir ironique des contradictions internationales : l’éthique sportive face à l’éthique diplomatique.
La question qui se pose désormais dépasse le simple cadre sportif : jusqu’où l’Indonésie ira-t-elle ? Certains observateurs évoquent la possibilité d’un geste symbolique fort, visant à attirer l’attention internationale sur les crimes commis à Gaza. Une telle action pourrait transformer les Championnats du monde en tribune pour un débat moral et politique mondial, mais il convient de rappeler que le TAS n’a pas compétence pour juger des affaires de ce type.
Cette affaire met en lumière une réalité crue : le sport n’existe pas en dehors du politique. Refuser un visa à des athlètes, ce n’est pas seulement une question de compétition, c’est un acte symbolique, une prise de position publique. Et dans un monde où les conflits s’invitent partout, même sur les podiums, Jakarta rappelle que la gymnastique peut parfois devenir un acte de dissidence.
Source :
https://banten.tribunnews.com/internasional/143976/israel-resmi-gugat-indonesia-ke-pengadilan-arbitrase-olahraga-gegara-isu-pencabutan-visa