Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

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Billet de blog 13 septembre 2025

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Les quatre péchés des pauvres selon Yudo Sadewa : scandale et indignation

La vidéo virale de Yudo Sadewa, fils du ministre indonésien Purbaya Yudhi Sadewa, déclenche une tempête sur les réseaux sociaux. Il y décrit les pauvres comme jaloux, hypocrites, racistes et paresseux, provoquant indignation et débats sur les inégalités sociales, l’élite et la responsabilité des citoyens face à la précarité.

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 Les pauvres seraient jaloux, hypocrites, racistes et paresseux : la polémique autour de Yudo Sadewa 

Le 10 septembre 2025, Yudo Sadewa, fils du ministre des Finances indonésien Purbaya Yudhi Sadewa, a déclenché une tempête sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo devenue virale, il énumérait ce qu’il considère comme les quatre traits caractéristiques des personnes pauvres. Rapidement, ses propos ont été perçus comme condescendants, provocateurs et insensibles, alimentant une vague d’indignation nationale.

Les « quatre péchés » des pauvres selon Yudo Sadewa

Dans sa vidéo, Yudo ne mâche pas ses mots :

1. Mentalité de crabe : les pauvres détesteraient voir les autres réussir et chercheraient à les ramener à leur niveau.

2. Hypocrisie : ils prônent que « l’argent ne s’emporte pas après la mort », mais au fond, ils agissent avec égoïsme et opportunisme.

3. Racisme : selon lui, les pauvres cultivent souvent des divisions entre eux.

4. Mentalité de mendicité : ils adoptent une attitude de dépendance à l’assistanat.

Pour appuyer son propos, Yudo a exhibé sa carte de client prioritaire dans une grande banque, soulignant que le statut financier prime sur l’apparence. Ce geste, loin de séduire, a été interprété comme une tentative d’humilier et de se valoriser au détriment des plus démunis.

Réactions enflammées

L’effet sur les réseaux sociaux a été immédiat : tweets, threads, vidéos de réaction et mèmes se sont multipliés. Beaucoup dénoncent l’arrogance et l’absence totale d’empathie. Certains internautes ont comparé Yudo à d’autres figures controversées de l’élite indonésienne, comme Mario Dandy.

Même des institutions académiques se sont saisies du débat. L’Association des étudiants de l’Université d’Indonésie (BEM UI) a qualifié ses propos de « profondément blessants » et a appelé à une réflexion sur les inégalités sociales et les stéréotypes attachés à la pauvreté.

Clarifications insuffisantes

Face à la polémique, Yudo a tenté de se défendre, affirmant qu’il s’agissait d’une « blague » adressée à un ami surnommé « ternak Mulyono ». Il a insisté : il ne voulait pas insulter les pauvres, seulement pointer des comportements qu’il juge nuisibles pour leur propre ascension sociale.

Son père, le ministre Purbaya, a lui aussi pris la parole, demandant au public de faire preuve de clémence. « Yudo est encore jeune, il apprend », a-t-il déclaré, appelant à l’indulgence plutôt qu’à la condamnation.

Une polémique qui interroge les inégalités

Au-delà des accusations de mépris, cette affaire ouvre un débat crucial sur la perception de la pauvreté en Indonésie. La vision simpliste de Yudo – les pauvres responsables de leur situation par leurs comportements – masque les facteurs systémiques : accès limité à l’éducation, inégalités économiques, santé insuffisante, et manque d’opportunités.

Cette polémique rappelle que la pauvreté n’est pas seulement une question de mentalité individuelle, mais le produit de structures sociales et économiques complexes. La lutte contre la précarité nécessite donc une approche globale, alliant politiques publiques, éducation et solidarité sociale.

Conclusion

Les propos de Yudo Sadewa ont allumé un brasier médiatique et sociétal. Entre ceux qui voient ses critiques comme une réalité à confronter et ceux qui y perçoivent une stigmatisation cruelle, le débat sur les inégalités sociales en Indonésie est relancé.

Cette polémique montre surtout une chose : la nécessité d’un dialogue réfléchi sur la pauvreté et la responsabilité collective pour construire une société plus juste et inclusive.

Source :

www.viva.co.id/amp/showbiz/1848029-anak-menkeu-purbaya-hina-orang-miskin-sebut-munafik-rasis-hingga-punya-mental-ngemis

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