Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

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Billet de blog 16 septembre 2025

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« Diplômes ? Quels diplômes ! »

En Indonésie, le Parlement est comme un terrain de jeu pour les diplômés du minimum : 63 députés n'ont que le bac, et 211 autres n'ont même pas daigné mentionner leur niveau d'études. Un tiers des élus jouent à cache-cache avec leur parcours scolaire, défiant la transparence et la logique démocratique. Mais après tout, qui a besoin de diplômes quand on a des voix à vendre ?

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« Diplômes ? Quels diplômes ? » : la République indonésienne à l’heure de l’ombre scolaire

Jakarta – 2025. Dans le grand cirque parlementaire indonésien, le rideau se lève sur une réalité qui laisse songeur : sur 580 députés, 63 n’ont qu’un simple diplôme de lycée et, tenez-vous bien, 211 élus… ne précisent rien du tout sur leur parcours scolaire. Silence radio. Mystère. Suspense. Comme si la loi sur la transparence n’avait jamais existé.

Oui, vous avez bien lu : un tiers des législateurs choisissent de jouer à cache-cache avec leur niveau d’études. Peut-être un nouveau type de politique secrète, où le mystère prime sur la compétence ? Ou simplement un « bac obligatoire, le reste est optionnel ».

Quand le minimum légal devient un maximum politique

En Indonésie, pour siéger au DPR, il suffit de savoir lire, écrire et avoir un bac. Le reste ? Facultatif. Mais quand 36 % des élus refusent de déclarer même ce minimum, le citoyen lambda se demande s’il regarde un parlement ou une promotion surprise de lycéens oubliés par la grille des notes.

Ironie ultime : parmi ceux qui osent afficher fièrement un diplôme universitaire, certains détiennent un doctorat, pendant que d’autres n’avaient même pas besoin de passer le concours de la fac pour entrer dans l’arène politique. La démocratie a décidément le sens de l’humour.

Réactions : rires, colère et sarcasmes

Sur les réseaux, les Indonésiens s’en donnent à cœur joie :

« Quoi ? Même pas un bachelor ? Mais qu’est-ce qu’on leur paie, ces députés ? »

« Si l’école n’a pas fonctionné, peut-être que la politique saura faire mieux… »

Le public se demande : à quoi sert le diplôme quand on peut simplement brandir sa carte de parti et son charisme local ?

Et chez nous, en France ?

Ah, la douce France. Ici, tout candidat est sommé de dévoiler son CV comme on sort son carnet de vaccination : pas de surprise, pas de mystère. Même les élus sortis d’écoles modestes doivent souvent préciser leur bac, parfois leur lycée, leur université, histoire de ne pas effrayer le citoyen.

Ici, un député qui ne mentionnerait pas son parcours scolaire ferait instantanément la une des journaux, serait disséqué par les talk-shows, et deviendrait l’objet de mèmes viraux. Bref, la transparence est presque un sport national, et l’ombre scolaire, un luxe que l’on ne s’autorise pas.

La morale amère

Si les Indonésiens peuvent se contenter du minimum légal, et même s’autoriser à cacher une partie de leur parcours, les Français, eux, vivent sous le regard scrutateur d’une opinion publique qui ne pardonne rien.

Mais ironie ultime : que l’on ait un bac, un master, ou un doctorat, cela garantit-il réellement la compétence, la sagesse, la probité ? La démocratie, parfois, semble moins intéressée par les diplômes que par la capacité à captiver, persuader… et à convaincre un électorat parfois plus rêveur que rationnel.

Source :

https://www.jawapos.com/nasional/016578115/latar-belakang-pendidikan-anggota-dpr-jadi-sorotan-63-orang-lulusan-sma-211-orang-tak-mencantumkan

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