Indonésie : un an de Prabowo-Gibran, la défiance populaire en rouge
Un an après l’entrée en fonction de Prabowo Subianto comme ministre de la Défense et de Gibran Rakabuming Raka, fils du président Joko Widodo, comme maire de Surakarta, l’Institut CELIOS ne fait pas dans la demi-mesure. Prabowo récolte un sévère 3 sur 10, Gibran à peine 2, et la moyenne générale tombe autour de 3. Derrière ces chiffres, ce sont des journalistes et des citoyens de tout le pays qui expriment leur désillusion : plus de la moitié juge que seules quelques promesses ont été tenues, près de la moitié qu’aucune ne l’a été. La première année de gouvernance, pourtant attendue avec espoir, apparaît ainsi comme un fiasco aux yeux de ceux qui vivent le quotidien de l’Indonésie.
Stabilité politique mais confiance en berne
L’archipel indonésien, quatrième pays le plus peuplé du monde, conjugue une démocratie électorale stable et une croissance économique soutenue. Pourtant, derrière ces indicateurs flatteurs, la population reste méfiante. Les institutions sont perçues comme lentes, parfois inefficaces, et souvent déconnectées du vécu concret des citoyens. La note de CELIOS illustre ce décalage : malgré des sondages officiels ou des statistiques économiques encourageantes, le public juge son gouvernement sur l’impact réel dans sa vie quotidienne : accès aux services publics, qualité des infrastructures, emploi, éducation et santé.
La confiance, cette denrée rare
Le cas Prabowo-Gibran n’est pas un accident isolé. Il reflète un phénomène récurrent : les citoyens accordent peu de crédit aux indicateurs officiels s’ils ne ressentent pas de bénéfices tangibles. La transparence et la mise en œuvre visible des promesses sont essentielles ; sans elles, le scepticisme grandit et la crédibilité s’effrite. L’érosion constatée après seulement un an de mandat montre à quel point la confiance est fragile et exige un engagement concret, perceptible par tous, et non seulement par les chiffres.
Une leçon pour le pouvoir et la société
La défiance populaire en Indonésie n’est pas qu’un problème de communication : elle est symptomatique d’une attente profonde de résultats tangibles et d’une gouvernance responsable. Pour le gouvernement, la priorité est claire : transformer les promesses en actions visibles, améliorer la proximité avec les citoyens, et rendre la transparence réelle et crédible. Pour la société civile, le signal est tout aussi net : continuer à observer, vérifier et rendre visibles les écarts entre paroles et actes est crucial pour maintenir une démocratie vivante et exigeante.
Source :
https://tirto.id/setahun-prabowo-gibran-celios-rata-rata-skor-3-dari-10-hjXl