Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

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Billet de blog 22 septembre 2025

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Comment j’évalue une personne

Observer une personne va bien au-delà de son apparence ou de ses paroles. Ce qui révèle vraiment son caractère, c’est sa sensibilité à la vérité et à la justice : comment elle reconnaît les faits, défend les plus vulnérables et agit avec cohérence entre ses convictions et ses actes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Comment j’évalue une personne 

Évaluer une personne ne se limite pas à observer son apparence, son statut social ou même son intelligence. Pour moi, la véritable mesure d’un être humain réside dans sa capacité à percevoir, respecter et défendre deux valeurs fondamentales : la vérité et la justice. Ces deux principes, loin d’être abstraits, façonnent la manière dont une personne interagit avec le monde, prend des décisions et influence ceux qui l’entourent.

La sensibilité à la vérité

Qu'est-ce que la vérité ? Elle n’est pas seulement un ensemble de faits objectifs ; elle implique aussi une honnêteté intellectuelle et morale. Une personne sensible à la vérité cherche à comprendre les choses telles qu’elles sont, même lorsque la réalité est inconfortable ou déplaisante. Elle n’a pas peur de reconnaître ses erreurs, ni de remettre en question ses convictions face à des preuves contraires.

J’évalue la sensibilité à la vérité à travers plusieurs comportements. D’abord, l’authenticité dans les paroles et les actes. Une personne qui falsifie ou manipule la réalité pour se valoriser ou pour nuire à autrui démontre une insensibilité à la vérité. Ensuite, la capacité à écouter. Celui qui écoute attentivement, sans préjugé, et qui cherche à comprendre avant de juger, manifeste un respect profond pour la réalité de l’autre. Enfin, la curiosité intellectuelle et la volonté d’apprendre témoignent d’une ouverture à la vérité, même lorsqu’elle remet en cause ses certitudes.

La sensibilité à la justice

La justice, quant à elle, ne se réduit pas à l’application stricte de règles ou de lois. Elle suppose un souci sincère pour l’équité et le respect des droits d’autrui. Une personne juste ne se contente pas de paroles généreuses ; elle agit pour protéger les plus vulnérables et pour corriger les inégalités lorsqu’elle en a l’occasion.

Pour évaluer la sensibilité à la justice, j’observe d’abord la manière dont une personne traite ceux qui ont moins de pouvoir ou d’influence. Traite-t-elle tous les individus avec dignité, ou seulement ceux qui peuvent lui apporter un avantage ? Ensuite, je considère la cohérence entre les convictions et les actes. Une personne qui proclame la justice mais tolère ou pratique l’injustice montre un décalage qui révèle une faible sensibilité à cette valeur. Enfin, sa capacité à défendre la justice même lorsqu’il est difficile ou dangereux de le faire est un critère essentiel : le courage moral est la preuve ultime de cette sensibilité.

La vérité et la justice, un couple indissociable

La vérité et la justice ne sont pas des valeurs indépendantes ; elles se renforcent mutuellement. Une personne peut être attachée à la vérité mais indifférente à la justice, ou défendre la justice de manière sélective et partiale. L’évaluation la plus pertinente tient compte de l’équilibre entre ces deux principes.

Une personne véritablement admirable est celle qui cherche à connaître la réalité avec honnêteté et qui agit pour rendre cette réalité plus juste pour tous. Je me méfie en revanche de ceux qui affichent une gentillesse pour justifier l’injustifiable, ou de ceux qui se prétendent humbles tout en idolâtrant les puissants. Rien n’est plus décevant que ceux qui se parent de religiosité sans saisir l’essentiel du rapport humain : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. La vertu sans compréhension du prochain n’est qu’illusion.

Conclusion

Évaluer quelqu’un à travers sa sensibilité à la vérité et à la justice dépasse les jugements superficiels et les stéréotypes sociaux. Cela exige une observation attentive, un discernement réfléchi et une ouverture à la complexité humaine. Les individus qui incarnent ces valeurs deviennent non seulement dignes de confiance, mais aussi capables de contribuer positivement à la société. En fin de compte, mesurer une personne par sa capacité à honorer la vérité et à défendre la justice, c’est reconnaître la grandeur morale qui dépasse toutes les autres qualités apparentes.

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