Quand la cantine gratuite rend malade
Plus de 5 000 élèves indonésiens intoxiqués par des repas gratuits censés être « nutritifs ». Voilà qui a de quoi faire frémir, ou sourire jaune. Le programme gouvernemental « Makan Bergizi Gratis » (Repas nutritifs gratuits), présenté comme une belle avancée sociale, se retrouve transformé en gigantesque opération de gastronomie toxique. Les chiffres sont là, froids et absurdes : 5 080 victimes selon une agence, 5 207 pour un autre ministère, 5 320 pour la police des aliments. On dirait une compétition bureaucratique du « qui comptera le plus de malades ».
Les causes ? Rien d’original : hygiène approximative, aliments mal cuits, contaminations croisées, allergies pas anticipées. Bref, tout ce qu’on retrouve dans le manuel du parfait désastre sanitaire. Le gouvernement, pris de court, fait ce que les gouvernements font toujours : il promet une « évaluation complète », de nouvelles normes, des certifications, et présente des excuses. Autrement dit, on colmate la brèche après que le navire a déjà pris l’eau.
Et si cela se produisait en France ?
Imaginons un instant : un programme national de repas gratuits et, en moins d’un an, 5 000 enfants intoxiqués. En France, ce serait l’équivalent d’un tremblement de terre politique. Le ministre de l’Éducation serait convoqué d’urgence à l’Assemblée, le ministre de la Santé jurerait sur tous les plateaux télé que « la sécurité alimentaire est la priorité absolue », et BFM TV diffuserait en boucle les images d’ambulances devant les écoles.
Les parents d’élèves monteraient au créneau, les syndicats d’enseignants crieraient au scandale, et les associations de consommateurs déposeraient plainte. Pendant ce temps, les collectivités locales se renverraient la patate chaude : « Non, ce n’est pas nous, ce sont les prestataires. » Le tout, saupoudré d’une enquête parlementaire et de quelques experts en hygiène alimentaire expliquant doctement qu’il faut cuire le poulet à plus de 75 °C.
Résultat : suspension du programme, réforme précipitée, et au final, une défiance durable des familles. Beaucoup de parents refuseraient que leurs enfants remangent à la cantine, préférant leur préparer un sandwich maison, histoire d’éviter le menu surprise « diarrhée en option ».
Moralité
Distribuer des repas gratuits, c’est louable. Mais mal gérer la chaîne sanitaire, c’est transformer une politique sociale en bombe à retardement. En Indonésie, le scandale fragilise la crédibilité du gouvernement. En France, il aurait probablement coûté un portefeuille ministériel et plusieurs carrières politiques. Parce qu’au fond, donner à manger à des enfants, ce n’est pas un détail : c’est la base. Et quand la base s’effondre, tout le reste sent mauvais… au sens propre comme au figuré.
Source :
https://www.kompas.com/jawa-barat/read/2025/09/23/054630988/lebih-dari-5000-orang-jadi-korban-keracunan-mbg-apa-kata-istana