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Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

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Billet de blog 24 septembre 2025

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Un climat d’intimidation contre les étudiants indonésiens aux États-Unis ?

À New York, plusieurs étudiants indonésiens déclarent avoir reçu des menaces de retrait de leur bourse d’études et avoir été surveillés par un responsable de Mata Garuda. Leur participation à l’Aksi Kamisan, espace académique de mémoire et de critique historique, devient ainsi source d’intimidation inquiétante.

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Un climat d’intimidation contre les étudiants indonésiens aux États-Unis ?

À New York, une inquiétante nouvelle circule parmi la communauté étudiante indonésienne : certains boursiers auraient reçu des menaces implicites de retrait de leur bourse d’études, en particulier ceux qui participent à des mouvements critiques tels que l’Aksi Kamisan New York.

Ce rassemblement, qui se veut un espace de réflexion académique et citoyenne, réunit régulièrement des étudiants et des membres de la diaspora pour débattre de thèmes liés à l’histoire et aux droits humains en Indonésie. Loin d’être un foyer de subversion, il représente avant tout un forum intellectuel où s’expriment librement des voix soucieuses de mémoire et de justice.

Or, plusieurs témoignages rapportent la présence d’un climat d’intimidation. Selon nos sources, l’un des co-présidents de Mata Garuda États-Unis – une association officielle des boursiers indonésiens – aurait affirmé à plusieurs interlocuteurs être un agent mandaté par le gouvernement chargé de surveiller les activités étudiantes. Ce récit, qui a pu être corroboré par différents participants de l’Aksi Kamisan New York, nourrit un sentiment de méfiance et de crainte au sein de la communauté.

Le sujet du dernier forum illustre pourtant le caractère profondément académique de l’initiative : « Fascisme et racisme dans l’occultation historique des viols de masse de mai 1998 ». En choisissant d’aborder cette page sombre de l’histoire indonésienne, les organisateurs ne faisaient que remplir une mission essentielle : préserver la mémoire, interroger les responsabilités et lutter contre l’effacement des violences subies par les minorités.

Il est d’autant plus préoccupant de constater que des discussions universitaires puissent être perçues comme une menace et donner lieu à des pressions politiques. La possibilité de perdre une bourse d’études, souvent vitale pour les étudiants internationaux, constitue une arme redoutable contre la liberté d’expression.

Cette situation soulève des questions plus larges. Qu’advient-il de la promesse de liberté académique si les étudiants indonésiens à l’étranger se sentent surveillés ? Que reste-t-il de l’esprit critique si le débat intellectuel devient synonyme de danger personnel ?

L’affaire de New York doit alerter non seulement la communauté universitaire internationale mais aussi l’ensemble de la société civile. Défendre ces espaces de parole, aussi modestes soient-ils, revient à protéger la mémoire collective contre l’oubli et la réécriture autoritaire de l’histoire.

En fin de compte, l’Aksi Kamisan New York n’est pas seulement une réunion d’étudiants : c’est un symbole. Un rappel que le droit à la vérité, à la justice et à la mémoire ne devrait jamais être étouffé par la peur ni par la surveillance.

Source :

https://x.com/barengwarga/status/1970692717010366480?t=7g15deHslQc8V5A1JbUazA&s=08

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