Bill Gates décoré en Indonésie : philanthrope ou grand stratège ?
Bill Gates a encore gagné une médaille. Cette fois, c’est la Bintang Jasa indonésienne, remise en mains propres par le président Prabowo Subianto à New York en septembre 2025. Officiellement, l’homme qui a bâti Microsoft et s’est reconverti en philanthrope a versé des milliards pour la santé mondiale et quelques centaines de millions pour l’Indonésie. Mais derrière les photos souriantes et les accolades officielles, une question demeure : à qui profitent réellement ces « jasa » de Gates ? Aux peuples ou à sa propre légende ?
Les contributions : du vaccin à la gloire personnelle
Gates finance des vaccins, combat la polio, met des milliards dans l’éducation et la nutrition. En Indonésie, il a soutenu Bio Farma pour produire en masse des vaccins distribués à travers le pays. Résultat : une meilleure couverture vaccinale, un drapeau de la santé brandi bien haut… et une belle publicité pour la Fondation Gates.
Car soyons clairs : derrière chaque don philanthropique, il y a une stratégie d’image. Gates ne donne pas dans l’anonymat. Son nom est partout, ses initiatives portent sa marque. La charité, oui, mais la gloire aussi.
La dépendance : quand un pays attend les dons d’un milliardaire
On nous dit que Gates a offert environ 159 millions USD à l’Indonésie. C’est une somme considérable… sauf si on la compare au budget national. Cela reste une goutte d’eau, mais une goutte médiatisée, photographiée, décorée. Le risque ? Que l’État se complaise dans une dépendance douce, attendant que la philanthropie privée comble des trous que les politiques publiques devraient couvrir.
Les priorités : ce que Gates choisit, pas forcément ce que les gens veulent
Les milliards de Gates vont surtout vers la technologie, les vaccins, les solutions « rapides ». Très bien, mais qu’en est-il des infrastructures médicales de base, des hôpitaux régionaux, du système de santé qui craque à chaque épidémie ? Là-dessus, silence. Gates choisit ses batailles. Et l’Indonésie, comme d’autres pays, suit ce script parce que l’argent parle. La démocratie sanitaire, elle, reste muette.
Le pouvoir doux : philanthrope ou roi sans couronne ?
Gates est devenu une sorte de ministre mondial de la santé… sans avoir jamais été élu. Il finance l’OMS, influence les grandes campagnes de vaccination, pèse sur les priorités de recherche. En Indonésie, sa présence impressionne au point qu’on lui déroule le tapis rouge. Mais qui lui a donné ce pouvoir ? Certainement pas les urnes. Et chaque médaille reçue – comme la Bintang Jasa – renforce encore cette aura quasi-politique.
Un bienfaiteur… à sa façon
Bill Gates mérite peut-être sa médaille, si on considère que chaque dose de vaccin compte. Mais il faut garder l’esprit critique : sa philanthropie est aussi une manière de concentrer du pouvoir, de soigner son image et de diriger des politiques publiques depuis sa tour de Seattle.
En somme, oui, Gates a « aidé » l’Indonésie. Mais il s’est surtout aidé lui-même à devenir incontournable, à écrire sa propre histoire de sauveur mondial. La vraie question n’est donc pas qu’a-t-il donné ?, mais qu’a-t-il acheté avec ses dons ?
Source :
https://www.cnbcindonesia.com/tech/20250924082337-37-669668/bill-gates-dapat-bintang-jasa-prabowo-antarkan-langsung-ke-new-york