Indonésiens en Terre Sainte : la foi ordinaire qui fait tourner l’économie
Chaque année, des milliers de chrétiens indonésiens prennent l’avion pour Israël. Pas des milliardaires ni des célébrités, mais des membres de la classe moyenne aisée, ceux qui économisent, planifient, jonglent entre boulot et famille, et transforment un rêve spirituel en réalité concrète.
Ils arrivent à Jérusalem, Bethléem, Nazareth… avec des valises modestes mais des cœurs pleins de ferveur. Et c’est là que le paradoxe éclate : leur foi sincère se transforme en moteur économique invisible, et Israël s’en accommode très bien. Hôtels simples mais corrects, restaurants du coin, taxis, guides locaux, souvenirs… chaque pas sur les pierres anciennes laisse derrière lui une trace financière mesurable.
La force discrète de la classe moyenne
En 2018, près de 38 000 Indonésiens ont foulé la Terre Sainte. Des chiffres qui ne font pas les gros titres, mais qui sont remarquables si l’on considère la régularité et la discipline de ces pèlerins. Organisés en groupes par des églises locales ou des agences spécialisées, ils planifient chaque détail : durée du séjour, trajets, visites, budget. Pas de faste, pas de luxe, juste la rigueur d’une classe moyenne qui fait ce qu’il faut pour vivre son engagement religieux.
Le résultat ? Une machine économique silencieuse : hôtels et restaurants vivent de ces passages, les transports urbains se dynamisent, les guides locaux prospèrent. Chaque pèlerin devient, sans le vouloir, un acteur d’un tourisme religieux lucratif.
Israël : quand la foi paie
Le contraste est presque ironique. Des Indonésiens minoritaires dans leur propre pays, modestes mais organisés, traversent le monde pour un pèlerinage spirituel, et en chemin, ils nourrissent l’économie israélienne. Pas de luxe ostentatoire, pas de dépenses extravagantes : juste des fidèles réguliers, constants et fiables, transformant la discipline de leur foi en richesse pour d’autres.
C’est là que réside le choc : la piété ordinaire devient un levier économique que beaucoup ignorent. La Terre Sainte, entre recueillement et prière, devient un terrain où foi et argent coexistent, invisiblement mais puissamment.
Foi, discipline et puissance silencieuse
Ces pèlerins incarnent un paradoxe fascinant. Ils sont modestes, sincères, guidés par la foi. Mais leur régularité et leur organisation transforment un acte religieux humble en un flux économique concret.
Israël accueille ces fidèles, profite de leur discipline et de leur constance. Et derrière chaque prière, chaque marche sur les pierres millénaires, se cache un fait qui dérange : la foi ordinaire peut être, sans ostentation, une force économique redoutable.