Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

370 Billets

0 Édition

Billet de blog 25 septembre 2025

Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

Quand un “Shalom” fait vaciller la diplomatie indonésienne

Au cœur de l’ONU, Prabowo Subianto a surpris le monde en concluant son discours par un inattendu Shalom. Geste de paix universelle ou message codé à Israël ? Ce mot a déclenché une polémique qui dépasse la simple formule de politesse et révèle toute l’ambiguïté de sa stratégie diplomatique.

Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quand un “Shalom” fait vaciller la diplomatie indonésienne

À l’Assemblée générale des Nations unies, Prabowo Subianto n’a pas seulement déroulé un discours classique sur le climat, la faim ou la solidarité internationale. Il a glissé une phrase explosive sur le conflit israélo-palestinien : l’Indonésie pourrait reconnaître Israël si celui-ci reconnaît la Palestine. Puis, au moment de conclure, il a lancé ce qui allait devenir la véritable bombe de son intervention : Shalom. Un mot anodin pour certains, mais dans la bouche d’un président indonésien, il a pris des allures de séisme politique.

Un mot, mille interprétations

Pour les uns, Shalom n’était qu’une salutation universelle, au même titre que Om Shanti ou Wassalamu’alaikum. Pour d’autres, c’était un geste calculé, une main tendue discrète vers Tel-Aviv. Les médias israéliens y ont vu une ouverture historique. Les soutiens de la cause palestinienne, eux, ont soupçonné une manœuvre d’équilibriste : dire à la communauté internationale qu’on reste fidèle à la Palestine tout en laissant entrouverte une porte vers Israël. La diplomatie adore les subtilités, mais l’opinion publique, elle, ne pardonne pas toujours l’ambiguïté.

L’ambiguïté comme stratégie

Prabowo se rêve en rassembleur, chef d’État capable de parler toutes les langues spirituelles, de tisser des passerelles là où dominent les murs. Mais ce qui se voulait inclusif est perçu par certains comme une équation bancale : peut-on vraiment défendre la Palestine tout en prononçant Shalom devant le monde entier ? Le mot est devenu symbole de ce double jeu possible : sincérité pacifique pour les uns, calcul froid pour les autres.

Quand la politesse devient politique

Un salut qui, dans d’autres circonstances, serait passé inaperçu s’est transformé en test diplomatique. La polémique ne dit pas seulement quelque chose de Prabowo, elle révèle aussi la fragilité de toute prise de parole sur le conflit israélo-palestinien. Dans ce champ de mines, chaque mot compte. Et ce Shalom, loin d’apaiser, a ouvert une nouvelle fracture : celle entre ceux qui saluent un président prêt à briser les tabous et ceux qui craignent que la paix se négocie à coups de symboles plutôt qu’à coups d’actes.

Source :

https://www.tunisienumerique.com/lindonesie-etonne-le-president-salue-shalom-et-parle-securite-disrael/

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.