Dipa Arif

Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.

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Billet de blog 30 septembre 2025

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Quand le visage de Prabowo surgit à Tel Aviv

L’apparition du visage du président indonésien Prabowo Subianto sur un panneau géant à Tel Aviv a provoqué stupeur et malaise. Au-delà de l’image insolite, l’incident questionne la cohérence de la diplomatie indonésienne, l’impact des symboles dans l’opinion publique et les zones d’ombre du jeu politique mondial.

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Quand le visage de Prabowo surgit à Tel Aviv : l’image, le symbole, le malaise

Un panneau publicitaire géant à Tel Aviv, Israël. Et dessus, parmi les visages de chefs d’État, celui du président indonésien Prabowo Subianto. Une image inattendue, choquante pour certains, intrigante pour tous. À l’heure où la politique mondiale se joue aussi dans le théâtre des symboles, cette apparition soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

Le pouvoir des images

Dans le monde numérique saturé d’instantanés viraux, une affiche n’est jamais « innocente ». Ce que l’on expose dans l’espace public devient immédiatement matière à interprétation : opération de communication, provocation, ou simple hasard orchestré par des intérêts obscurs. À Tel Aviv, une telle affiche n’est pas un détail graphique, c’est une déclaration implicite.

Diplomatie brouillée

L’Indonésie, rappelons-le, n’entretient pas de relations diplomatiques officielles avec Israël et se positionne fermement en faveur de la Palestine. Qu’alors penser de l’affichage du visage du président indonésien au cœur de la capitale israélienne ? Est-ce une tentative de « normalisation » déguisée, un geste symbolique pour tester l’opinion, ou une manipulation destinée à embarrasser Jakarta ? Le malaise est palpable. Les responsables politiques indonésiens eux-mêmes peinent à trouver les mots. 

L’opinion publique comme juge

Car l’enjeu n’est pas seulement diplomatique : il est aussi domestique. Dans un pays où la solidarité avec la Palestine est un pilier du consensus national, voir le président associé, même par image interposée, à la vitrine de Tel Aviv peut heurter la sensibilité populaire. L’opposition politique pourrait s’en saisir pour dénoncer une trahison symbolique, tandis que le gouvernement est forcé d’adopter une posture défensive.

Un test de transparence

Cet épisode devrait pousser le gouvernement à clarifier rapidement ses positions. Le silence ou les dénégations vagues nourrissent le soupçon. Qui a financé cette affiche ? Dans quel but ? Quelles sont les implications diplomatiques réelles ? Ce sont là des questions que l’opinion a le droit de poser.

Au fond, cette affaire illustre un paradoxe de notre époque : le pouvoir ne réside pas seulement dans les négociations ou les traités, mais dans l’image. Une photographie géante projetée dans l’espace public peut peser aussi lourd qu’une déclaration officielle. Prabowo, qu’il le veuille ou non, se retrouve pris dans ce jeu d’ombres et de symboles.

Reste à savoir si cet incident ne sera qu’un bruit médiatique passager ou le révélateur d’une reconfiguration silencieuse des équilibres diplomatiques de l’Indonésie. Mais une chose est sûre : on ne peut plus faire semblant que l’image n’a pas de poids. Elle est désormais une arme de la politique mondiale.

Source :

https://voi.id/fr/berita/519202

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