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Djalila Dechache

Auteure, chercheure sur l 'Emir Abdelkader l 'Algérien, Kateb Yacine et le théâtre arabe.

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Billet de blog 4 mars 2022

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La Kahina, Reine de Tamazya, texte Aurélien Simon

La Kahina, (ou Diya)  prénom traduit pas  « la prophétesse » pour ses dons divinatoires,  aura été et l‘est encore aujourd’hui, l‘un des personnages historiques des plus revendiqués par les pays du Maghreb.

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La Kahina, Reine de Tamazya, texte Aurélien Simon, illustrations Ilyes Messaoudi, Orients Editions, 2022, 96 p.

©Orients Editions

 La Kahina, (ou Diya)  prénom traduit pas  « la prophétesse » pour ses dons divinatoires,  aura été et l‘est encore aujourd’hui, l‘un des personnages historiques des plus revendiqués par les pays du Maghreb.

Les spécialistes tel que Gabriel Camps lui attribue une origine berbère, princière et guerrière qui s’est opposée au VIIème siècle lors de l‘expansion de l’islam gagnant les terres du Maghreb. Elle a rassemblé des tribus, arrêtant ainsi l‘envahisseur et renforçant la cohésion des Berbères.Ses cheveux dit Camps étaient « éployés comme les ailes de l‘aigle ». (L’Afrique du Nord au féminin, Héroïnes du Maghreb et du Sahara 126).

Au fil du temps, elle est devenue le symbole de la berbérité algérienne.L’écrivain algérien Kateb Yacine, a montré son attachement au mythe de la Kahina en lui faisait une large place dans ses écrits notamment avec son livre Nedjma et dans les préfaces qu’il accordé à des auteures, les nomment «  les filles de la Kahina ».Elle apparaît chez les auteurs des trois pays du Maghreb, aire géographique appelée Ifriqiya à l‘époque, sauf que chacun la veut pour soi. C’est le cas aussi de ce livre qui abonde de références géographiques majoritairement tunisiennes comme attestation de sa seule origine. L’illustrateur a même noté en frontispice son attachement à cette femme par le biais de sa grand-mère tunisienne et rousse qui plus est dit-il. D’où une couverture représentant non pas La Kahina mais plutôt une femme d’aujourd’hui fortement occidentalisée.

Cela n’est pas le plus important ni le plus sérieux pour aborder le parcours historique de cette femme qui a combattu au péril de sa vie en 703. En fait, La Kahina est devenue au fil du temps une héroïne historique, un mythe de la femme libre qui n‘accepte aucun envahisseur, le mythe commun aux cultures arabo-musulmanes.

Et comme tous les mythes, ce qu’il faut retenir est que celui de La Kahina restera vivace pour de longs siècles encore au delà de toutes frontières, au-delà de toute appartenance particulière, à telle enseigne qu’un bon nombre de petites filles portent son désormais prénom.

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