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Djalila Dechache

Auteure, chercheure sur l 'Emir Abdelkader l 'Algérien, Kateb Yacine et le théâtre arabe.

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Billet de blog 23 novembre 2021

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France-Algérie, Résilience et réconciliation en Méditerranée.

La question qui se pose alors au niveau de l‘écrivain qui vit en Algérie paraît-il tout en restant téléguidé par des forces obscures européennes voire plus, est : pourquoi ? A qui profite le crime ? A qui est- il avantageux pour reprendre le mot du poète

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France-Algérie, Résilience et réconciliation en Méditerranée, Boris Cyrulnik, Boualem Sansal, Editions Odile Jacob, 2020, 265 p.

A l‘initiative de l‘écrivain et journaliste José Lenzini, Boris Cyrulnik « applique son concept de résilience à la relation France-Algérie dans l’ouvrage Résilience et réconciliation en Méditerranée», suite à une réflexion menée avec l’écrivain algérien Boualem Sansal.

Bien que les échanges se soient faits face à face et non pas de manière épistolaire comme ce fut le cas pour l’opus remarquable de Michelle Perrot et Wassyla Tamzali, celui-ci, fort intéressant au demeurant, dénote une atmosphère langage de sourds.

Quand le neuropsychiatre cherche à comprendre, expliquer et à panser selon sa grille de médecin et son empathie légendaire, l‘écrivain campe dans une posture de destruction massive sur l‘Algérie.

Le résultat de ce livre donne un déséquilibre évident sur l’absence de véritable dialogue, plus encore on ressent un malaise qui suit des jours durant.

La question qui se pose alors au niveau de l‘écrivain qui vit en Algérie paraît-il tout en restant téléguidé par des forces obscures européennes voire plus, est : pourquoi ? A qui profite le crime ? A qui est- il avantageux pour reprendre le mot du poète.

Comme il est constamment en France et en Allemagne, il a participé à un pèlerinage avec 14 écrivains « touchés par la grâce » au printemps 2021 et s’adonne à une retraite à l'Abbaye de Lagrasse, où vivent une quarantaine de chanoines…,lui qui se dit athée.

Celui qui ne cesse de répéter qu‘il fut directeur général dans l’Industrie en Algérie en 1993, laisse entrevoir entre ses lignes sa grande amertume de n‘avoir pu gravir plus hauts les marches du Palais. D’où une bile qui se déverse tout au long de l‘ouvrage et que les algériens n‘ont nullement besoin de supporter. Heureusement le libre-arbitre de chacun saura faire la bonne critique d’une part et que d’autre part la jeunesse de ce pays jeune en et hors d’Algérie, regarde ailleurs et certainement pas dans la direction passéiste de l’écrivain.

Ainsi il est difficile de donner du crédit à l‘écrivain algérien pour qui l‘adage «  faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais » semble lui aller comme un gant. Comme on dit aussi que c’est un rendez-vous manqué avec les siens. Normal, son centre d’intérêt est très ailleurs…

La conclusion quelque peu bâclée, la vraie étant sans doute gardée  pour d’autres forces qui nous gouvernent et d’autres strates de pouvoir, les deux hommes se rallient à l‘idée d’une réconciliation à l’allemande sans en dire davantage, concept déjà émis par d’autres.

On appréciera au passage la valeur de ce laconisme érigé en silence criant.   

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