Votons ! Mais n’oublions pas.
Nous aurions pu choisir de porter au second tour de cette élection présidentielle un candidat proposant un véritable changement de politique et de société. Il s’en est fallu d’un rien pour que l’espoir suscité par Jean-Luc Mélenchon et son équipe de campagne se transforme en une réalité tangible et nous autorise tous les espoirs.Les électeurs, ceux qui se sont rendus aux urnes et ceux qui se sont abstenus, en ont décidé autrement. Nous nous retrouvons donc avec le duel tant annoncé, souhaité et instrumentalisé par la majorité depuis de longs mois.
Alors, parmi ceux qui ont voté pour le candidat de La France Insoumise, porteur du programme de l’union populaire, nous seront je l’espère nombreux à voter contre la candidate de l’extrême droite et donc, pour le candidat de La République En Marche. Ce vote en faveur d’Emmanuel Macron se fera dans la douleur, nous obligeant à nous faire violence pour, le 24 avril prochain, glisser ce bulletin dans l’urne. Mais aussi difficile que cela puisse être, il nous faut prendre nos responsabilités. Car jamais la menace de l’extrême droite, du fascisme, à accéder au pouvoir n'a été aussi grande. Ce qui semblait hier improbable, est entré aujourd'hui dans le domaine du possible. Ne manquons pas ce rendez-vous.
Mais, nous n’oublions pas ces 5 années passées sous la gouvernance d'Emmanuel Macron. 5 années au cours desquelles l’arrogance, le mépris envers les plus démunis n’ont eu d’égal que sa volonté à réprimer les mouvements sociaux.
Nous n’oublions pas son soutien indéfectible à une police (et son ministre Gérald Darmanin) qui réprime dans la violence. Cette violence injustifiable devenue systémique dans certains corps de police et qui a, à plusieurs reprises, coûté la vie à des citoyens qui ne menaçaient la vie de personne.
Nous n’oublions pas la gestion désastreuse de la crise sanitaire qui a révélé (s’il en était besoin) l’état de dégradation des services de santé publique.
Nous n’oublions pas surtout le manque de soutien aux équipes de soignants extraordinaires et entièrement dévouées à leur mission, tout d’abord félicitées puis certains durement sanctionnés pour avoir refusé l’obligation vaccinale.
Nous n’oublions pas ses déclarations irresponsables qui auraient pu opposer les citoyen.ne.s entres eux, au risque de provoquer des dérapages graves susceptibles de troubler l’ordre public.
Surtout, nous n’oublions pas la politique de droite ultra libérale qu’il a menée durant son quinquennat, son projet de loi sur les retraites imposé, sa loi sur le séparatisme qui a contribué à stigmatiser un peu plus encore une partie de la population et servi les délires xénophobes du candidat d’extrême droite Eric Zemmour.
Nous n’oublions pas sa connivence affichée avec « les riches et les puissants », avec Nicolas Sarkozy, l’ancien Président de la République cerné par les affaires et dont il se félicite du soutien (que ce dernier a refusé à la candidate de sa propre famille politique).
Nous n’oublions pas son irresponsabilité d’avoir ignoré les propositions faites par la Convention citoyenne pour le climat, à sa demande, pour engager la lutte contre les conséquences du réchauffement climatique.
Nous n’oublions pas que sous ce quinquennat la fonction présidentielle n’a jamais été autant monarchique et laissé très peu de place au parlement. A la démocratie.
Alors, néanmoins nous voterons, OUI ! contre l’extrême droite, contre le fascisme, contre Marine Le Pen !
Mais, nous n’oublions rien.