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Pour rappel le futur collisionneur circulaire (FCC) serait un anneau de 91,5 Km s’enfonçant à plus de 200 mètres sous terre avec huit émergences en surface construit dans la région transfrontalière, à cheval sur Genève et Haute-Savoie.
De nombreux terrains agricoles sont concernés et qui font craindre des atteintes écologiques irréversibles. Les associations en lien avec l’environnement et la protection des eaux sont montées au front et multiplient les séances d’information, comme le collectif Co-CERNés et l’association Noé21, un travail de communication auprès d’un public réticent que le CERN a entrepris trop tard et qui convainc très peu les opposants.
Les contours du financement du projet FCC restent dans un flou artistique, la directrice du CERN Fabiola Gianotti, physicienne assure que les négociations vont bon train.
Alors qu’on sait que l’Allemagne, état membre, contributrice à hauteur de 21% ne financera pas ce méga-projet présenté comme « démesuré ». Les liens avec l’administration Trump ne sont pas encore définis, au vu de ce qui se passe avec les milieux de la recherche scientifique , la réponse est quasi donnée.
Un manque de transparence qui a autorisé une journaliste de Kyodo News à poser la question, savoir si le CERN pouvait confirmer cette année que leurs employés ne seraient pas renvoyés en raison des coupes budgétaires américaines et si l’organisme avait des confirmations de paiement pour 2025 et 2026?
Et quid des Chinois intéressés par la construction de leur propre anneau circulaire et nous savons qu’ils seraient capables de le construire en deux ou trois ans sans attendre sur personne. Une collaboration hypothétique qui aurait plus des allures de compétition et qui ne remettrait pas en cause la construction du FCC européen. Un journaliste japonais m’a confirmé en off que le projet japonais rival le ILC (International Linear Collider) est suspendu.
La recherche sur la matière reste un terrain de compétition et de pouvoir des nations. Chacun se targue de vouloir posséder « l’instrument le plus extraordinaire construit par l’humanité pour étudier les constituants de la matière et les lois fondamentales de la physique. » dixit Fabiola Gianotti.
Autre flou, le conseil supposé analyser le rapport entre 2026 et 2027 et statuer sur sa faisabilité ou pas reste un mystère, qui en sont les membres, comment se prendront les décisions.
Fabiola Gianotti quittera le CERN en fin d’année pour être remplacée, dès le 1er janvier 2026 par le physicien britannique Mark Thomson. Dès lors, on pourrait être en droit de se demander si face à tant d’inconnues, la physicienne ne gagne pas du temps à faire du FCC un mirage qui apaise les craintes des 2500 fonctionnaires du CERN dont l’avenir incertain avec la fermeture du LHC (Large hadron collider) prévu en 2041 est aussi flou que ledit projet.