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Vérité contre mensonge, transparence contre opacité, sérieux des investigations contre information bâclée, vertu contre vice, journalistes engagés contre journaleux paresseux, presse engagée contre presse compromise, courage contre veulerie, probité contre fourberie, clarté contre nébulosité; l’enquête menée par Fabrice Arfi et Karl Laske nous révèle de la façon la plus éclatante les rouages mafieux jusqu'au plus haut niveau, jusqu’au niveau présidentiel. Mediapart a réalisé un travail qui mérite tous les prix d’excellence malgré les pressions. Saluons leur ténacité au passage.
Le documentaire nous présente un président Sarkozy gesticulant comme un pantin lorsqu’il ment effrontément face aux questions des journalistes, à la face des Français dont il n’a cure comme du peuple libyen du reste. Cet homme dont le mépris nous saute à la figure n’avance que pour lui, le goût du pouvoir l’a totalement encanaillé. Pour preuve, il lâche ses meilleurs amis et ses ministres les plus proches au moindre danger.
Et se poser la question comment les Français peuvent-ils ne pas être choqués, ne pas être interloqués par cette corruption quasi ouverte sous leur barbe et sous leur nez ? L’aveuglement est total ou le déni quasi pathologique. Qu’importe! Les aficionados de Sarko en mettant la main à la poche pourront participer à la cagnotte du remboursement de l’argent volé aux Libyens qui traversent la pire crise de leur histoire tandis que les prédateurs économiques étrangers les déchiquettent sans honte et sans ménagement.
Les 50 millions d’euros versés à Sarkozy par Kadhafi via les intermédiaires corrompus sont de l’argent volé au peuple libyen. Ce peuple, aujourd’hui en a un urgent besoin pour reconstruire son
pays tombé dans le chaos, poussé dans l’abîme par la France, par un Sarkozy particulièrement désireux de faire disparaître au plus vite Mouammar Kadhafi devenu gênant, voire dangereux pour lui.
La sortie de prison demandée par les avocats de Sarkozy devrait être conditionnée au remboursement intégral de l’argent soustrait au peuple libyen par le guide qui croyait avoir un ami sûr en France et dont il a apporté le soutien pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Rester en prison aussi longtemps que nécessaire jusqu’à restitution complète de la somme, objet de corruption et de mensonge devrait être la clause de sortie.
Qui dans l’affaire Sarkozy-Kadhafi a pensé aux victimes de l’explosion du DC-10 de la compagnie UTA, le 19 septembre 1989, dans le désert du Ténéré au Niger et commandité par Kadhafi via son beau-frère et chef des services secrets extérieurs, Abdallah Senoussi tuant 170 passagers dont 54 français? Qui a pensé au peuple français entraîné malgré lui dans les malversations de leur président-voyou et assassin? Qui a pensé au peuple libyen délesté de son argent ? Dette que la France doit honorer pour retrouver toute forme de respectabilité, Sarkozy doit s’engager à la payer.
Oser penser faire sortir Sarkozy avant l’accomplissement de sa peine de cinq ans est une insulte à la justice et au travail des juges. Quand cessera cette mascarade honteuse de la justice détournée au profit des politiciens-voyous? On ose croire encore à la démocratie et à l’indépendance des juges bien que le doute subsiste lorsqu’on voit le garde des sceaux Gérald Darmanin se rendre en prison rencontrer le mafieux Sarkozy condamné pour « association de malfaiteurs. »
Que Sarkozy auteur du plus grand scandale de la Vᵉ République passe à la caisse avant de songer à la liberté.