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Billet de blog 14 novembre 2025

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Le pauvre, le jouet du riche

Aujourd’hui, toute la presse en parle et s'émeut des « safaris humains.» Des Italiens aisés partaient faire la chasse à l’homme, à Sarajevo, au sniper durant la guerre de Bosnie (1992 à 1995). Ces snipers du week-end étaient prêts à payer jusqu’à 100.000 euros pour s’amuser et payer davantage pour tuer des enfants.

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Illustration 1

De tous temps, la richesse et le pouvoir marquent les inégalités et renforcent les asservissements du plus fort sur le plus faible. Le cynisme peut pousser à réduire les asservis jusqu’à utiliser leur vie comme espace de jeux pervers et mortifères.
Telle une hydre immortelle , la bête des inégalités dévore et se rassasie. Le riche a besoin du pauvre car il s’en nourrit et se construit par lui, sur lui et aux dépens de lui. La meilleure image est dantesque, dans le Chant XXV de la Divine Comédie, en Enfer, le monstre pareil à un lierre s’attache à sa victime jusqu’à ce que la métamorphose diabolique n’en forme plus qu’un.

Souvenez-vous de Barbe Bleue, le satanique baron Gille de Rais qui tua plus de deux cents enfants, pour la plupart enfants de paysans. Il finira condamné et brûlé sur un bûcher.
Au XIX ème siècle, des aristocrates anglais achetaient  des enfants issus de familles pauvres italiennes pour s’amuser avec jusqu’à ce que mort s’ensuive.  Un trafic se menait à large échelle entre la péninsule italienne et la Grande Bretagne, des passeurs fabriquaient  un réseau de mendiants et prostitué.es au service des nantis.

Mais encore,  en cette habitude d’aller se servir n’a en rien changé , on utilise l’enfant, la femme du pauvre et le pauvre lui-même comme objets d’asservissement pour tous usages.

Une longue tradition qui se perpétue sous des formes diverses mais respectant la verticalité du riche en-haut et du pauvre qu’on piétine. L’arrogance des riches s’étale sous nos yeux sans complexe. D’autres scandales tels que ceux d’Epstein montrent que rien ne change, les différences marquantes de classes sociales autorisent les détenteurs de biens de marchandiser tout ce qui n’appartient pas à leur caste; spolier, écraser, soumettre, voler, tricher, empoisonner, tout est bon à prendre chez le pauvre, y compris sa vie car elle est sans valeur spéculative.

Au cours de l’histoire l’unique réponse fut la Révolution durant laquelle on pendait haut et court. Puis l’hydre tentaculaire ressurgit et reprend de sa force et de son pouvoir de nuisance et tout est à recommencer.

L’étalage de l’arrogance des milliardaires de cette planète  prouve que rien n’ a changé, ou bien si. Ce qui semble être nouveau est cette propension des milliardaires à jouer les clowns sur scène pour endormir le pauvre tandis qu’on lui fait les poches et lui prend la vie et certains,  inconscients et aveugles,  se repaissent du spectacle qui les tue.

Rien de nouveau sous le soleil!

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