
Arrivée sur tapis rouge, façon Festival de Cannes, les invités nombreux et triés sur le volet, représentants des pays membres du CERN, personnalités du monde politique genevois et français ont descendu triomphalement les marches. L’auditorium du Portail de la science affichait complet, soit 900 personnes avec un public hétérogène composé de scientifiques, anciens du CERN, étudiants.
Le documentaire « Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent » est d’abord un hommage au père du réalisateur, Robert Klapish, physicien des particules qui y consacra toute sa carrière, et où il fut nommé directeur de la recherche entre 1981 et 1987. A travers, ce regard intimiste, on voit Cédric Klapish revisiter les lieux de sa jeunesse lorsqu’il accompagnait ce père scientifique dont la mission lui échappait. Les formules scientifiques remplissant le tableau noir demeurent toujours la source cachée des mystères de l’univers.
Plusieurs interviews des jeunes chercheurs et de la directrice Fabiola Gianotti, contextualisent les enjeux de cette recherche; les avancées majeures telle que la découverte, en 2012, du boson de Higgs, pièce manquante au puzzle pour une meilleure compréhension des particules élémentaires aui se déplaçaient à la vitesse de la lumière, au commencement de l’Univers et qui acquirent une masse grâce au champ du boson de Higgs.
Un zoom sur l’architecte italien Enzo Piano - présent lors de la projection - concepteur du Portail de la science conçu pour le grand public présente la démarche autour de ce trait d’union entre terre et ciel, entre scientifiques et visiteurs, une passerelle au-dessus de la route, comme un pont jeté entre les êtres. Un regard poétique en un entrelacement subtil entre cinéma, architecture, recherche scientifique et musique sous-tend le lien entre ces mondes si séparés et pourtant qui ont beaucoup en commun. Entre le vide de l’espace et le silence de la musique , ce sont des présences subtiles…..
Le donateur et mécène , John Elkann, de la Fondation Agnelli, petit-fils du constructeur, au volant de Stellantis, a été chaleureusement remercié pour sa contribution au Portail de la science.
Après ce documentaire empli de poésie, il a fallu revenir à une autre réalité, celle du projet surdimensionné du FCC, futur collisionneur circulaire de 91 km, transfrontalier entre la Haute-Savoie et Genève, l’équivalent de douze cathédrales ou quatre pyramides de Kheops. Un groupe de manifestants a brandi une banderole, à l’issue de la projection, à l’extérieur du bâtiment, pour rappeler que si les chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent, les milieux ruraux impactés par ce projet pharaonique et démesuré, - encore en cours d'étude de faisabilité - voire déraisonnable; eux savent ce qu’ils cherchent : un compromis raisonnable entre science et conscience.

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