Ce 18 décembre est sorti le "Rapport de la délégation parlementaire au renseignement pour l'année 2014". Il pointe les manquements dans la protection des secrets et des brevets des entreprises françaises en particulier face à nos "alliés" étasuniens, principaux ennemis de la France en ce qui concerne l’espionnage économique et industriel.
La délégation parlementaire au renseignement est présidée par le député Jean-Jacques Urvoas.
Qui est Jean-Jacques Urvoas : Il s'agit d'un député socialiste du Finistère, président de la commission des lois à l'Assemblée Nationale - pas franchement un bolchevique échevelé donc.
Le rapport est éloquent ; d'une manière générale, les deux grands enseignements sont que, d'une part, la sécurité, en particulier informatique, est très mauvaise en France, y compris dans les grandes entreprises détenant des secrets industriels d'intérêt national, et d'autre part, que ceux qui nous volent le plus de secrets industriels sont... les Etats-Unis, confirmant tout ce que la Commission Défense explique depuis des années déjà.
Malgré cela, nos gouvernants, Hollande en tête s'évertuent à rendre les choses plus faciles à nos "alliés" étasuniens : Alcatel-Lucent, Alstom, obligation d'installer le système d'exploitation Windows sur les ordinateurs du nouveau ministère de la défense.
(Rappel ici un des communiqués dur Parti de Gauche sur le sujet).
Les éléments principaux du rapport :
- Les premiers pilleurs sont les Etats-Uniens.
- Dans le domaine, il n'y a pas d'amis, pas d'alliés, que des "intérêts".
- La première arme de l'espionnage est... le droit étasunien (sic!). Nous avons accepté, légalement donc, de livrer les secrets de nos entreprises à des "observateurs" étasuniens, lesquels ont autorité pour faire une inspection complète afin d'autoriser ces entreprises à accéder au marché étasunien. Si c'est pas du néocolonialisme, je ne sais pas comment le qualifier. D'où l'utilité économique en faveur des Etats-Unis des "lois antiterroristes".
- Nos responsables politiques sont peu intéressés par ces questions de renseignement et n’en comprennent pas les enjeux économiques, ni les conséquences en termes de souveraineté nationale.
- Le renseignement français est lui efficace mais mal utilisé (volontairement ?).
Pour ceux qui n'auraient pas le temps de lire le rapport dans son ensemble, vous trouverez ici, l'interview sur le sujet de Jean-Jacques Urvoas menée par Patrick Cohen sur France Inter (7 minutes).
Pour les courageux, le rapport de "la délégation parlementaire au renseignement" ici dans sa totalité.
Ce "dévoilement" officiel montre combien serait suicidaire pour la France de participer à Un Grand Marché Transatlantique, actuellement négocié dans le dos du peuple : ce serait l’assurance d’une inféodation définitive et complète de notre pays à l’hégémonie étasunienne et la fin de la souveraineté nationale et populaire.