Dominique Boury

Abonné·e de Mediapart

38 Billets

0 Édition

Billet de blog 17 août 2016

Dominique Boury

Abonné·e de Mediapart

"La terre est une ZAD"

Au coeur de la Montagne Noire une ZAD s'est installée contre l'implantation d'éoliennes industrielles que défendent vigiles et policiers

Dominique Boury

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Col de Salettes, 886 mètres, aux confins de l’Aude, du Tarn et de l’Hérault. Depuis plus d’un mois une ZAD s’est installée, et se maintient malgré les intimidations de la police,  les arrêtés municipaux interdisant la circulation et le camping. Leur objectif est d’empêcher ou au moins de ralentir les travaux d’installation de 8 éoliennes industrielles sur la commune d’Albine qui fait partie du Parc Naturel Régional du Haut Languedoc. Ce ne sont pas les premières, plusieurs communes ont déjà accepté l’implantation de dizaines de ces énormes éoliennes sur toutes les hauteurs de la Montagne Noire.

Des paysages superbes sont ainsi dénaturés par ces sites industriels qui nécessitent défrichage des forêts, élargissement des chemins de randonnée, et transforment la nuit les crêtes de ces montagnes en une guirlande lumineuse rouge qui clignote en permanence. Amoureux des nuits sombres et étoilées, passez votre chemin !

Ce lundi 15 août, le chantier ne fonctionne pas, quelques personnes nous accueillent à l’entrée de la ZAD. Elles assurent la permanence de ce week-end prolongé. Leur détermination est forte, ils sont installés sur le GR7 qui a été remplacé par une « autoroute forestière » pour permettre le passage des centaines de poids lourds qui amèneront les éléments des éoliennes.

La principale préoccupation des zadistes est de maintenir le contact avec toutes les associations mobilisées contre l’implantation sauvage des éoliennes industrielles ; de ne pas s’isoler. Il est important de venir sur le site, de discuter, de partager nos inquétudes et notre refus de voir se dégrader la qualité de vie de nos territoires. 

La suite de notre visite a été très instructive ; après un kilomètre sur ce « chemin de randonnée », notre route est barrée par une levée de terre de plusieurs mètres de haut qui se prolonge des deux côtés, dans les sous-bois. Pas moyen de continuer. Sur plusieurs mâts, légèrement en arrière, des projecteurs et des caméras. Les caméras fonctionnent, à peine sommes nous engagés dans le bois pour contourner l’obstacle que trois vigiles nous interpellent. Rapidement, malgré nos réponses courtoises, ils appellent en renfort deux policiers de garde sur le site du chantier. Aucune explication sur les raisons de cette interdiction de passage. Nous avions été avertis et nous rebroussons chemin.

Quelle est la légitimité de projets qui doivent mobiliser vigiles privés et policiers, nuit et jour ?  Et risquons nous une amende pour une promenade sur un chemin du Parc Régional ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.