Le « pénélopegate » a le mérite de mettre à nu un état d’esprit, voire un état d’être, dont on soupçonnait la persistance mais qui, à cette occasion, se révèle dans toute sa crudité.
Tout à son raidissement légaliste, M. Fillon a-t-il seulement conscience d’exposer sans filtre l'absence de sens moral et de dignité de la classe à laquelle il appartient ?
Le registre de l’indignation et de la victimisation a d’ores et déjà fait long feu, de même que l’usage déplacé, à la Sarkozy, d’un ton familier où les mots mangés et les incorrections grammaticales tiennent lieu de caution populaire.
A l’écoute de ses derniers discours et déclarations, on se sent presque gêné pour lui d’autant de morgue et de suffisance au service de si peu d’ambition autre que personnelle. Le mantra du Système qui s’acharnerait contre lui et son programme a beau résonner à vide, dans un larsen sans fin où les militants LR feraient office de chambre de résonnance, il persiste dans le déni. Et dans cette attitude même expose une certaine fadeur proche de la vacuité, commune à ceux qui, comme lui, sont exempts de toute capacité à reconnaitre leurs vraies erreurs, au-delà de cette vénalité médiocre que le scandale révèle.
La crasse, ce n’est pas seulement une couche de saleté déposée sur une chose ou une personne. C’est aussi, au sens fort, une forme d’impudence comme lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est d’une bêtise crasse.
Les vrais crasseux ne sont pas ceux qu’on croit.